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Coronavirus : la chaîne hôtelière La Falaise ferme au Cameroun

Le PDG de la Société des Etablissements Monkam (SEM) a décidé de mettre provisoirement la clé sous le paillasson à cause de la baisse d'activités causées par la pandémie du Covid-19. Une illustration de la crise que traverse le secteur hôtelier au Cameroun.

La pandémie du coronavirus cause beaucoup de tort à certains secteurs d’activités comme l’hôtellerie. Le cas de la Société des Etablissements Monkam (SEM) vient encore de l’illustrer. Le milliardaire Pascal Monkam, PDG de la SEM et propriétaire des hôtels La Falaise a décidé de fermer momentanément ses trois hôtels de Douala.

La nouvelle est tombée le 8 avril 2020 pour le dernier-né des hôtels La Falaise de Douala, inauguré le 23 avril de l’année dernière dans le quartier résidentiel de Bonapriso. La Falaise Akwa (quartier d’affaires) et La Falaise Bonanjo (quartier administratif) avaient été fermés précédemment, indique une source. La fermeture de cet hôtel de 126 chambres, de standing 4 étoiles, vient ainsi parachever le train de mesures adopté par Pascal Monkam depuis l’apparition de la pandémie à coronavirus au Cameroun. L’autre hôtel de la chaine, basé à Yaoundé, a également été fermé. C’est donc tous les établissements détenus par l’homme d’affaires Pascal Monkam qui ont été obligés de se mettre en quarantaine.

Secteur en chute

La chaîne des hôtels « La Falaise » n’est pas la seule à être touchée par la crise du secteur hôtelier causée par le Covid-19. « Il n’y a plus de mariages, de séminaires, d’ateliers et ou autres cérémonies que l’hôtel accueille régulièrement. Le nombre de clients a aussi chuté. Nous n’accueillons que les personnes mises en quarantaine par le gouvernement », révèle un employé de l’hôtel Saffana de Douala, un des établissements hôteliers réquisitionnés par l’Etat du Cameroun pour isoler les suspects du Coronavirus.

La quasi-totalité des établissements hôteliers du Cameroun, tout standings confondus, subissent de graves perturbations fonctionnelles : réduction du personnel, service minimum, mise en chômage technique des employés, ou arrêt des services, cessation d’activités et fermeture pure et simple. Ibis, Akwa Palace, Planet Hôtel, Princes de Galles ou encore Vallée des Princes, ont tous procédé à une réduction du personnel.

« Nous avons une baisse importante d’activités. La fréquentation et le régime de séjour des clients ont baissé de plus de 80%. Nous n’avions plus le choix que de réduire le personnel à l’essentiel », a confié un responsable de l’hôtel Bano Palace, établissement hôtelier situé au quartier Akwa.

A Akhéna hotel, la même décision a été prise. « Le personnel est mis en chômage technique depuis trois semaines. Nous nous adaptons à la situation de crise en espérant fonctionner normalement dans un bref délai », espère A. Nguentsop, employé de cet hôtel, mis en chômage technique. 

Mesures douloureuses

D’après Chantal Lewat, présidente du Syndicat Patronal des industries de l’Hôtellerie et du Tourisme (Spiht), « la situation des hôtels est catastrophique au Cameroun. Les patrons du secteur ont déjà connu de gros manques à gagner avec la Coupe d’Afrique des Nations retirée au Cameroun en 2019, le report du Chan 2020, cette fois nous faisons face au coronavirus qui a obligé les autorités à fermer les frontières et à restreindre les rassemblements. Nous sommes dans l’obligation de prendre des mesures douloureuses tout en espérant une réaction de soutien du gouvernement à l’endroit des opérateurs du secteur du tourisme et des loisirs ». 

Le Cameroun dispose d’un parc hôtelier composé de 1 722 hôtels, toutes catégories confondues, selon un rapport intitulé « Cameroon destination » publié en 2018 par le ministère du Tourisme et des Loisirs. Soit une capacité d’accueil de près de 3 000 lits. Selon la Banque Mondiale, le tourisme et les secteurs parallèles ont dégagé en 2016 près de 5,3% du Budget d’investissement local. Alors que l’opérateur Jumia Travel, spécialisé dans le courtage en voyages, la réservation en ligne des hôtels et des billets d’avion, indiquait en 2017 des recettes de 632 milliards de FCFA, soit une part de 3,2% dans le Produit intérieur brut. Le secteur offre plus d’un million d’emplois directs et indirects.

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