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La Cobac place sous administration provisoire la microfinance Afib SA

Cette décision de la Commission bancaire d’Afrique centrale vient rappeler la fragilité des institutions de microfinance au Cameroun, pays qui compte environ 412 établissements agréés.

La Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) informe le grand public que par  la « décision Cobac D-2019/053 du 01 août 2019 » l’Association des chefs d’entreprise pour la finance et le Business SA (Afib) est placée sous administration provisoire. La Commission n’a pas expliqué les raisons de cette disposition.  Toutefois selon une source bien informée jointe par EcoMatin, qui a souhaité garder l’anonymat, la microfinance Afib S.A fait actuellement face à des difficultés d’ordre managérial et financier.


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Pour tenter de redresser cet établissement de microfinance (EMF), le gendarme du secteur bancaire de la zone Cemac indique dans sa note que  Paul Ngono Essimi, expert financier judiciaire, a été désigné administrateur provisoire de l’Afib S.A. La durée de son mandat n’a pas été précisée.

Selon une autre source, AFIB S.A est un EMF de deuxième catégorie au capital de 674 444 000 FCFA agréé par le ministère des Finances (Minfi). Créée en 2007, elle s’est donnée pour ambition de participer aux financements des activités des petites et moyennes entreprises (PME). Notamment le financement des marchés publics et le renforcement des fonds de roulement. De plus, elle s’est engagée à offrir à sa clientèle d’autres services comme : l’épargne, la domiciliation des compte, le transfert d’argent, le change, entre autres. L’Association compte trois agences au Cameroun (Yaoundé, Douala et Bafoussam).

Par ailleurs, la mise de l’Afib sous administration provisoire vient rallonger la liste des EMF en difficulté au Cameroun.  En effet, à l’instar de ComeciCofinestCrédit du Golfe ou encore Fiffa, qui ont fait faillite ces dernières années. La  banqueroute de ces EMF reste encore fraîche dans la mémoire des  milliers d’épargnants sinistrés.

Afin d’inverser cette tendance et de mieux encadrer la gestion des établissements de microfinance dans la zone Cemac, la Cobac a adopté en 2018 un nouveau règlement régissant l’activité de microfinance, auquel les établissements assujettis doivent se conformer au plus tard en 2020. Ce nouveau dispositif règlementaire, mis en place au regard de la «nécessité de structurer cette activité en plein essor, en vue de faciliter une supervision plus efficace», selon les explications de la Cobac, est plus rigoureux en matière de contrôle, de gestion, de profil des dirigeants et de constitution du capital minimum


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De l’avis de nombreux experts, ce dispositif pourrait conduire à la fermeture de nombreuses institutions de microfinance dans la sous-région, les nouvelles règles édictées par la Cobac ne pouvant être suivies par tous les acteurs, parmi lesquels on recense beaucoup d’aventuriers.

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