Conjoncture

La CUD va investir 2 milliards sur 3 ans pour lutter contre les inondations

Après la fin de la première phase du projet de drainage pluvial de la ville de Douala en 2019, et le lancement de la seconde phase en février 2022, la Communauté urbaine de Douala envisage débourser un montant de 2 milliards de Fcfa sur 3 ans, pour lutter contre ce fléau naturel aux conséquences imprévisibles.

Les saisons se suivent et se ressemblent dans la ville de Douala. Comme chaque année à la même période, les rues de la capitale économique sont inondées après d’abondantes averses. Malgré l’achèvement de la première phase du Projet de drainage pluvial de la ville de Douala (PDU), qui a permis la réalisation sur près de 50 kilomètres (36 quartiers et 1592 hectares), des drains primaires et secondaires pour une enveloppe de 109 milliards de FCFA, tous les 6 arrondissements du Département du Wouri continuent de subir de plein fouet la furie des eaux de pluies.

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À la Communauté urbaine de Douala (CUD), la question préoccupe. Au point où en tout début de saison de pluies, le Maire de la ville de Douala, emboîtant le pas au Préfet du Wouri, prévenait les citoyens de la capitale économique, sur les dispositions à prendre en cette période: « la ville de Douala a lancé, en début de cette saison de pluies, une vaste campagne de sensibilisation des populations, les invitant à plus de gestes citoyens, notamment en évitant de déverser les ordures dans les drains et caniveaux, et aussi de s’installer sur les emprises des drains. Aussi, une opération de libération des abords des drains est lancée depuis plusieurs mois. Les riverains identifiés dans ces zones interdites sont sommés par voies d’huissier de déguerpir, donc il faut bien compter qu’à un moment donné, la ville devra engager la phase de libération effective de ces emprises des drains », explique Roger Tchangang.
Le Directeur des Grands travaux de la CUD annonce que plusieurs marchés de curage des ouvrages d’assainissement sont en cours de signature. Un marché de curage des caniveaux pour un montant de 900 millions FCFA sur trois ans, le curage des drains bétonnés pour un montant de 500 millions FCFA à exécuter sur 36 mois, et un autre marché de curage des drains naturels estimé à 600 millions FCFA à exécuter pendant 3 ans. Soit un montant cumulé de 2 milliards de FCFA.

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D’après, le Directeur des Grands travaux de la CUD, les causes des inondations à répétition dans la ville de Douala sont connues: l’occupation des lits des drains de la ville, réduisant sérieusement les sections fonctionnelles de ces derniers et ne permettant pas l’accès des engins pour les opération de curage, l’occupation de la quasi-totalité des bassins de rétention naturelle des eaux de pluies (exemple de la vallée Happy sports, parcours Vita, les deux rives avant et après les ponts sur le Tongo’a bassa),  l’incivisme des populations se traduisant par l’obstruction des drains et caniveaux par les ordures ménagères, les bouteilles plastiques, etc…

Marcel Ndoumbe, le Directeur délégué de la Régie autonome foncière et domaniale de la CUD (RFD), ajoute comme causes de ces inondations, le remblaiement des bassins de rétention des eaux, la réduction de l’emprise des drains, leurs déviations de leurs lits, le remblai des lits des drains, le déficit d’entretien, les dépôts des alluvions et autres produits de lessivage des sols, le déficit de curage des drains principaux etc…
Pour Didier Yimkoua, environnementaliste, la conjonction des deux paramètres  naturels et humains sont des facteurs aggravants des inondations dans la ville de Douala: « les zones vulnérables aux inondations sont des plaines où le sol est constamment gorgé d’eau (Missoke). Après de fortes précipitations, si la marée est haute, la stagnation des eaux de pluies entraîne des inondations. L’occupation anarchique des sols, les drains et caniveaux bourrés de vase et de déchets solides, tels que les plastiques freinent le drainage des eaux, et une fois les infrastructures d’assainissements submergés il y  a inondation », décrit-il.

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L’expert propose quelques pistes de solutions: Si l’entretien des drains pluviaux existant, le curage des caniveaux et le nettoyage des drains avant l’arrivée de la saison des pluies, la sensibilisation des populations sur l’hygiène, la salubrité et de civisme etc….: « in fine, si l’homme subit les mouvements des marées, il faut prendre des dispositions d’adaptation aux mécanismes des changements climatiques, pour renforcer la résilience aux aléas de la nature. Surtout engager une bonne réflexion sur la gestion des ordures ménagères. La réduction de la vulnérabilité aux inondations nécessitent des moyens conséquents », propose Didier Yimkoua. Quant à Marcel Ndoumbe, le Directeur délégué de la Régie autonome foncière et domaniale l’éducation à la propreté, envisage des approches basées sur la reconstruction et l’extension des bassins de rétention d’eau, la vulgarisation du plan d’occupation des sols (Pos) et le coefficient d’emprise des sols (CES)

Malgré la persistance du phénomène des inondations aux conséquences parfois irréparables, la Communauté urbaine de Douala rassure de son côté. Indiquant que la ville de Douala s’y est préparée depuis 2020, et spécifiquement depuis avril 2022, à travers plusieurs opérations de curage de drains: « un linéaire cumulé de près de 10 km linéaire des zones critiques de plusieurs drains primaires ont été curés (Besseke, Mboppi, Mambanda, Njo  Seke, Moore paragon, etc…), près de 30 km de caniveaux ont été curés par bons de commande. Ainsi, la ville disposera d’un important levier pour gérer les éventuelles débordements de la saison des pluies », promet Roger Tchangang.

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