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La cybercriminalité fait perdre 12,2 milliards au Cameroun en 2021

Les données rendues publiques par l’Agence nationale des techniques de l’information et de la communication (Antic) font de ce montant le double des pertes enregistrées en 2019 pour les mêmes causes.

Selon des données publiées par l’Antic, en 2021, l’économie camerounaise a enregistré des pertes financières évaluées à 12,2 milliards de FCFA à cause de la cybercriminalité. L’Antic indique que ces pertes représentent le double de celles qu’elle a signalées au cours de l’année 2019.

Plus intéressant, l’Antic détaille les origines de ces pertes. Ainsi, l’on apprend que les intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées ont causé des pertes financières estimées à 2,5 milliards de FCFA. Dans le même sillage, à cause du Scamming (email dont l’objectif est d’abuser de la confiance du destinataire pour obtenir de l’argent) et du Phishing (technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité) ont endolori l’économie camerounaise à hauteur de 6 milliards de FCFA. Comme si cela ne suffisait pas, le skimming (une escroquerie visant à détourner des informations de cartes bancaires d’un consommateur pendant qu’il utilise un distributeur automatique préalablement piégé dans ce but) a contribué à des pertes abyssales de l’ordre de 3,7 milliards de FCFA.

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Pour rappel, ce n’est pas le premier rapport que l’Antic publie à propos. En effet, en 2020, la structure publique en charge de la lutte contre les arnaques par voie électronique publiait un rapport indiquant qu’en 2019, ce sont près de 6 milliards de FCFA que le Cameroun enregistrait comme pertes relatives aux fraudes bancaires. A cette période, les cybercriminels avaient plus fait recours aux faux ordres de virement (Fovi). Les auteurs de ces actes frauduleux agissaient au travers notamment d’une demande de virement non planifiée, au caractère urgent et confidentiel ; d’un changement de coordonnées téléphoniques ou mails ; d’un contact direct d’un escroc se faisant passer pour un membre de la société.

Pour rappel, c’est par décret n°2002/092 du 08 avril 2002 que le président de la République créait l’Antic, un établissement public administratif (EPA) doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Avec la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun, l’Antic acquiert le statut d’autorité de certification racine et d’autorité de certification de l’administration publique au Cameroun.

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Ses missions se résument en « la promotion et le suivi de l’action des pouvoirs publics en matière de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC); la régulation, le contrôle et le suivi des activités liées à la sécurité des systèmes d’information et des réseaux de communications électroniques ainsi qu’à la certification électronique, en collaboration avec l’Agence de régulation des Télécommunications (ART) ». Sur un plan pratique, l’Antic est chargée de « la promotion des TIC, l’audit de sécurité, la certification électronique, la veille sécuritaire, la gestion de l’utilisation des ressources de nommage (. cm) et d’adressage (Adresses IP) au niveau national ».

Pour finir, un audit réalisé par cette entité a révélé qu’en 2021, 27 052 vulnérabilités ont été relevées dans les systèmes de sécurité informatique des structures publiques et privées (ministères, opérateurs de télécoms, banques, établissements publics administratifs).

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