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La dette de l’Etat vis-à-vis d’Hysacam croît de 23,5% au 1er trimestre 2022

Au 30 mars 2022, cette enveloppe a augmenté de 2 milliards, alors qu’à fin 2021, le cumul des arriérés de paiement de l’Etat et de ses collectivités territoriales décentralisées vis-à-vis de la société Hygiène et Salubrité (Hysacam) se chiffrait à 8,5 milliards.

La société Hygiène et salubrité du Cameroun  (Hysacam), remise d’un mouvement d’humeur en fin avril dernier, en raison d’impayés dus à ses employés, a mis les bouchées doubles ces dernières semaines pour assainir les différentes villes camerounaises où elle opère, en prélude à la fête de l’unité nationale célébrée le 20 mai dernier. La légère brise qui a précédé la reprise du service était tributaire des tensions de trésorerie que connait l’entreprise, lesquelles trouvent leur source dans le défaut de paiement de ses prestations par ses clients. L’Etat avec ses collectivités territoriales décentralisées est le plus gros client de la société, et pourtant le plus insolvable à la fois. Selon les chiffres révélés par la société, son ardoise s’élève à 10,5 milliards de FCFA à la date du 30 mars 2022. Cette dette a cru de 2 milliards en l’espace de trois mois, et est en hausse de 23,5% au 1er trimestre 2022, par rapport au montant affiché à fin 2021, qui était alors de 8,5 milliards. Elle représente plus de 30% du chiffre d’affaires annuel d’Hysacam, évalué à plus de 35 milliards de FCFA.

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L’on observe que la dette de l’Etat vis-à-vis de cette société est en train de repartir à la hausse, après une baisse considérable de cette ardoise au cours de l’exercice 2021. En effet, le cumul des arriérés de paiement de l’Etat se chiffrait à 12 milliards de FCFA en fin 2020, et a connu une baisse de 29,1% en 12 mois pour se situer à 8,5 milliards en fin 2021. Ceci grâce à un plan d’apurement de la dette de l’Etat vis-à-vis de l’entreprise qui a été adopté l’année dernière. Le gouvernement s’était engagé à régler une avance de 7 milliards de FCFA à l’entreprise en novembre 2021. Les paiements devaient se faire de manière échelonnée, mais visiblement, ils n’évoluent pas au rythme souhaité.

Une situation qui, en plus de provoquer une accumulation d’arriérés de salaires dus aux employés, érode également la solvabilité de l’entreprise auprès de ses fournisseurs, et la met forcément en dette auprès de ses différents fournisseurs. En l’occurrence le marqueteur Total Energies son fournisseur de carburant, ou les concessionnaires automobiles Renault et Cami Toyota qui l’approvisionne en pièces détachées pour la révision et la maintenance de son parc automobile.

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Dans une communication publiée le 17 mai dernier sur son site, Hysacam rassure qu’ « en interne, des mesures sont prises de façon progressive pour résorber les dysfonctionnements liés au règlement des salaires et des prestations sociales dans l’entreprise. Sur le long terme, la stabilité du service de propreté dans les villes camerounaises nécessite des efforts de financement constants ». Cette stabilité du service de propreté passe forcément par une conjugaison d’efforts de tous les acteurs.

Droit d’accises spécial

Le 28 décembre 2021 la Direction Générale des Douanes (Dgd) a décidé qu’à compter du 1er janvier 2022, un droit d’accises spécial, de l’ordre de 1% de la valeur imposable de toutes les marchandises importées, sera appliqué au Cameroun en vue de financer l’enlèvement et le traitement des ordures au bénéfice des collectivités territoriales décentralisées. Cette mesure ne concerne pas les marchandises qui entrent au Cameroun en franchise de douane, selon les dispositions du Code des douanes de la Communauté économiques et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

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Ce prélèvement de 1% sur les droits d’accises, bénéficiaire aux collectivités territoriales décentralisées en priorité, est un artifice qui permet de fluidifier le financement de la gestion des ordures ménagères. « Le mécanisme est simple, sur toute marchandise importée il est prélevé ces 1%, qui sont collectés comme impôts puis reversé au ministère de la Décentralisation et du développement local, qui a son tour doit procéder à une répartition judicieuse aux collectivités territoriales décentralisées. Dans ce combat pour la salubrité publique l’Etat doit veiller à sécuriser les prestations déjà fournies et assurer la continuité de la qualité du service », étaye Hysacam.

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