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La fraude dans le secteur des hydrocarbures fait perdre 32 milliards à l’Etat du Cameroun chaque année

Les pratiques de siphonage des camions citernes et bonbonnes de gaz, ventes non autorisées des carburants, stockage dans les lieux d’habitations ont fait leur nid dans le secteur pétrolier et de cause à effet, engendrent un manque à gagner important dans les caisses de l’Etat.

Les pratiques de siphonage des camions citernes et bonbonnes de gaz, ventes non autorisées des carburants, et de stockage dans les lieux d’habitations se sont graduellement implantées  dans le secteur pétrolier, et de cause à effet, engendrent un manque à gagner important dans les caisses de l’Etat. Elles se chiffrent ainsi à 32 milliards de F de pertes chaque année. Dans une interview accordée à nos confrères de Cameroon Tribune, parution du 28 octobre 2021, Véronique Moampea Mbio, directeur général de la Société camerounaise de Dépôts Pétroliers(Scdp) revient sur l’impact de telles pratiques et par conséquent les pertes financières. « Ce phénomène crée des pertes énormes pour l’économie nationale. Elles sont de l’ordre de 32 milliards de F chaque année. Et il faut également savoir que cette pratique contribue à la destruction de l’environnement car, ces opérations de frelatage sont pratiquées dans des espaces non appropriés ». Il faut dire  que ce sont des pratiques qui échappent à la retenue à la source des droits de douanes, sans oublier le passage dépôt.

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Aujourd’hui, le fléau s’est répandu dans les villes de Douala et Yaoundé et d’autres grandes villes du pays. Le siphonage des bouteilles de gaz se pratique à tous les niveaux, dans les centres de redistribution, chez les transporteurs, propriétaires et grossistes. Elle est ainsi à l’origine de plusieurs accidents. «Il s’agit d’activités dangereuses exercées par des personnes qui n’ont pas l’expertise de la manipulation des produits pétroliers qui, je rappelle, sont par essence dangereux. En le faisant, ils mettent en péril leurs vies et celles des autres parce que, à tout moment par mégarde, une étincelle peut déclencher un incendie avec des conséquences désastreuses», relève Véronique Moampea Mbio. On se souvient qu’en 2015, un centre d’emplissage clandestin, au quartier Etoudi dans le premier arrondissement de  Yaoundé avait explosé.

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Comment ça marche ? Généralement, les trafiquants sont munis d’un flexible, connecté au camion-citerne il permet de déverser le liquide à un bidon. C’est ainsi que la ménagère se retrouve  fréquemment avec un produit non-conforme et avec le même prix.

Dans le but de stopper ce phénomène, la  Société camerounaise de Dépôts Pétroliers a entrepris en 2015 de procéder au déguerpissement des populations installées sur son périmètre de sécurité au dépôt de Bessengue à Douala. Cette opération visait alors à sécuriser le dépôt mais aussi, à mettre «notre personnel à l’abri des relations toxiques avec les trafiquants installés dans ces baraquements que l’on retrouvait autour du dépôt. Six ans après, nous pensons que la décision était salutaire… », indique le directeur général de la Scpd dans son interview. Outre cette action, le ministère du Commerce à récemment démantelé un réseau de siphonage de gaz à usage domestique au quartier Yassa à Douala, et a procédé à la saisie de 600 bouteilles. C’est donc une   perpétuelle lutte.

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