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l’ANIF a reçu plus de 5000 dénonciations de blanchiment d’argent en 2017

« Le blanchiment d’argent est une réalité au Cameroun » a déclaré Hubert Nde Sambone le directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), à l’occasion de l’atelier de lancement de l’évaluation nationale des risques de blanchiment des capitaux au Cameroun, qui s’est ouvert le 19 novembre à Yaoundé. Hubert Nde Sambone a indiqué qu’en ce moment, le Cameroun est en train de procéder à cette évaluation qui a pour but d’identifier les menaces auxquelles le pays est confronté en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il est aussi question de pouvoir identifier les vulnérabilités et prendre des mesures qui permettent de faire face à ces menaces. Il a affirmé, à cet effet : « Si vous jetez un coup d’œil sur notre rapport d’activité, vous allez vous rendre compte qu’il y a des cas de blanchiment qui ont été identifiés et les rapports ont été transmis aux autorités judiciaires compétentes. Nous sommes aujourd’hui pratiquement à 5 000 dénonciations reçues et à environ 700 rapports transmis aux autorités judiciaires. Pour ce qui est de l’évaluation financière, c’est en milliers de milliards de francs CFA ».
L’agence nationale d’investigation financière (Anif) a pu trouver l’inconnue de l’équation : le détournement massif de fonds publics. Un argent qui, pour être réutilisé est injecté par ses détenteurs dans le secteur informel. On parle donc de blanchiment de capitaux. Pour le directeur de l’Anif, il s’agit d’un crime économique qui a fait son lit grâce à la finance mobile, un faible encadrement des organismes à but non lucratif et un vide juridique. L’Anif a également constaté grâce à la coopération avec les services de renseignements financiers internationaux, que des fonctionnaires et autres hommes d’affaires camerounais sont actionnaires d’entreprises en occident et disposent même des résidences ou d’appartements en location. Le phénomène se matérialise également à travers le financement du terrorisme, la fraude fiscale, le trafic d’êtres humains et de drogue.

Lire aussi : Finances : le Cameroun ciblé par une enquête sur le blanchiment d’argent

Les stratégies mises sur pied pour détecter ce crime passent par la mise en branle de trois catégories d’acteurs. Il s’agit notamment des institutions financières, des professions juridiques indépendantes, dont les avocats et les notaires, qui au quotidien détectent les opérations douteuses et les transmettent à l’Anif sous forme de déclaration de soupçons. A son niveau, l’agence fait ses investigations et lorsque les soupçons sont confirmés, elle les transmet sous forme de résultat aux juridictions compétentes.
L’Anif met d’avantage l’accent sur l’administration car c’est à ce niveau qu’elle a le plus grand nombre de cas et où les montants en terme de blanchiment sont plus importants à travers notamment les détournements de deniers publics et la corruption. Cependant, sa mission ne se limite qu’à détecter les cas de soupçons de fraude et à soumettre les dossiers à la justice qui a le pouvoir de mettre ces criminels hors d’état de nuire et même d’opérer des saisies sur leurs biens mal acquis.

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