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L’Arsel veut auditer les opérateurs du secteur de l’électricité

L’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (Arsel), vient de lancer un appel visant à recruter un cabinet.

L’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (Arsel), en charge du contrôle et du suivi des activités du secteur vient de lancer un appel d’offres pour le recrutement d’un consultant chargé de conduire l’audit comptable, financier et organisationnel des opérateurs du secteur de l’électricité.  L’Arsel ne donne pas les détails des missions, encore moins la durée, toutefois, l’initiative intervient un contexte ou le Cameroun reprend progressivement le contrôle de son secteur énergétique avec la nationalisation du secteur de l’électricité. Le secteur de l’électricité au Cameroun est en proie à des difficultés tant structurelles que financières. La dégradation sans précédent de la situation financière d’Eneo et partant de tout le secteur de l’électricité du Cameroun qui s’explique par l’accumulation des impayés de certains gros consommateurs, impacte sérieusement la fourniture de l’électricité.

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En effet, dans le plan de réforme du secteur de l’électricité 2023-2030 de l’Etat du Cameroun, qui comporte un plan d’urgence transport-distribution à mettre en œuvre sur la période 2023-2026 en guise de phase I, signale que les recettes collectées dans le secteur sont en dessous des charges, générant ainsi un déficit de trésorerie sur l’ensemble des opérateurs du secteur. Ce faible rendement de distribution de l’électricité, est marqué par un niveau élevé de perte en distribution qui est d’environ 30 % depuis près de 20 ans, répartis en parts égales, en pertes techniques (la vétusté des équipements, la surcharge des transformateurs, manque de redondance, etc.) et non techniques (fraude massive, mauvaise facturation, etc).

Il se traduit par les difficultés pour Eneo de payer ses fournisseurs d’exploitation les plus importants, notamment KPDC/DPDC, EDC, Sonatrel, etc. Le secteur enregistre un déficit en trésorerie d’environ -29 milliards à mars. Si l’entreprise réalise des recettes mensuelles de l’ordre de 31 milliards de Fcfa, une part de 18,6 milliards de Fcfa va directement au remboursement des crédits court et moyen termes aux banques locales. Depuis plusieurs années, la filiale du fonds d’investissement britannique Actis, fonctionne sous perfusion des banques locales, en recourant systématiquement à ce type d’emprunt pour financer ses activités. Le Minee trouve désormais que le concessionnaire est exposé à un « risque élevé » de cessation de paiement.

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 Dans sa thérapie pour sauver le secteur, gouvernement envisage une restructuration de la dette bancaire, probablement sur le modèle du mécanisme mis en place à propos de la Sonara, constitue l’une des principales pistes. Le volet commercial exige des discussions avec les fournisseurs (KPDC, DPDC, EDC, Aggreko, Sonatrel, Sonara, Arsel…) qui devraient s’ouvrir pour allonger les délais de paiement. Il n’est pas exclu une titrisation de cette ardoise, comme l’entente conclue en décembre 2021, en vue de sauver la CAN de football qu’organisait le Cameroun.

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