Interview

« Le but est de faire de Ciblo une centrale d’achat de l’administration et des entreprises pour l’acquisition des mobiliers et même des particuliers » Gérard Lomié

Le maire de la Commune de Lomié dans le département du Haut-Nyong, région de l'Est, donne un aperçu des retombées du complexe industriel intégré de transformation des bois de Lomié (Ciblo) lorsque les travaux de construction seront achevés.

Une mission interministérielle conduite par le secrétaire d’Etat auprès du ministère des Mines vient de terminer une visite sur le site du Complexe industriel intégré de transformation des bois de Lomié, pour s’enquérir de l’Etat d’avancement des travaux. Quel bilan faites-vous de cette descente ?
L’évaluation faite par le Secrétaire d’Etat auprès du Minmidt situe le taux d’exécution des travaux de génie civil de la première chaîne de transformation de l’usine et des unités de séchoirs à 55%. Dans les détails, le taux de construction du hangar de l’usine et des supports de sol est de 60%. Tandis que l’acquisition du matériel requis par notre partenaire financier est réalisée à 70%. (Unités de sciage, de tranchage, séchoir de capacité de 600 m3 en plusieurs cellules et des équipements pour la fabrication des panneaux en bois massif reconstitués [BMR]).

Quand devrait–il être opérationnel ?
Selon nos prévisions, et en fonction de la conjoncture, nous pensons démarrer en octobre 2022 avec la première ligne de transformation de l’usine qui sera opérationnelle à cette période. Et les séchoirs de grande capacité entreront en activité au mois de décembre 2022.
Après les pôles matière première et séchage, il est envisagé une structuration complète d’un village bois qui est une forme de cluster adapté aux besoins des TPE et PE du pays.

Le village bois sera constitué de :

  1. Pôle menuiserie de bois et de bois profilés.
  2. Pôle d’ameublement.
  3. Pôle maintenance électromécanique et affûtage.
  4. Pôle financement (Établissement financier).
  5. Pôle de gestion du village bois en guichet unique.
  6. Pôle PE et TPE en atelier individuel de menuiserie et d’ameublement bois.
  7. Pôle vernissage et peinture.
  8. Pôle restauration.
  9. Pôle exposition.
  10. Pôle formation et renforcement des capacités qui va fonctionner selon l’approche usine école. Le but est de faire de Ciblo une centrale d’achat de l’administration et des entreprises pour l’acquisition des mobiliers et même des particuliers.

Quel rôle joue la mairie de Lomié dans l’avancement et la concrétisation de ce projet ?
La mairie de Lomié est garante de la promotion du projet. Elle organise la plateforme sur laquelle, les différents acteurs vont évoluer lors de la phase opérationnelle du projet. La commune crée un écosystème favorable au développement de l’activité de la filière bois dans sa zone de compétence. Dans le modèle d’un partenariat public privé (PPP), elle met à contribution ses forêts communales, une zone industrielle, et facilite avec les différents acteurs, l’installation d’un tissu industriel. Le minfof joue un rôle majeur en nous facilitant le prélèvement des essences ligneuses dans les forêts communautaires et communales. Le ministère des Travaux publics est à la recherche des financements pour la construction d’une route bitumée entre Abong-Mbang et Lomie dont le coût des travaux est estimé à 166 milliards de F. Toute l’action gouvernementale est mobilisée derrière ce projet structurant qui va révolutionner la filière Bois.

Dès 2023, l’exportation de bois devrait être proscrite au Cameroun et dans la Cemac. Comment comptez-vous capitaliser sur cette opportunité ?
Cette mesure d’interdiction des exportations des bois en grumes pour les pays du bassin du Congo étant prévu pour l’année 2023 est en effet une opportunité pour le projet Ciblo. Lomié étant à la croisée des chemins entre le Congo, la Centrafrique et le Cameroun, Ciblo se présente comme un marché crédible pour les bois de nos deux voisins.

Quelles retombées pour les populations locales ?
Le Ciblo que la commune porte va concrétiser notre vision d’une commune qui génère de la richesse et de l’emploi à partir d’une ressource naturelle qu’elle abrite, en l’occurrence le bois. La commune va être en même temps le catalyseur de ce projet et son principal bénéficiaire en ce qu’elle va collecter des devises pour son fonctionnement et ses investissements, pour son épanouissement et celui des populations locales. A la commune de Lomié, nous pensons que ce projet va révolutionner le cours de notre économie locale en générant au moins 3 000 emplois directs dans les 300 PME qui viendront des autres régions spécialisées dans la transformation du bois et dont les effectifs varient entre 5 à 30 employés. Les retombées de Ciblo vont aussi impacter positivement les communes environnantes intégrées dans le projet. Et même une amélioration de l’assiette fiscale du pays.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page