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Le Cameroun interdit la réexportation de son riz vers les pays voisins

Le Cameroun a annoncé, jeudi 11 janvier, l'interdiction de la réexportation de ce produit alimentaire de base, dans un contexte de faible disponibilité observée sur le marché internationaux.

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a instruit aux gouverneurs des régions du Cameroun, de réviser le dispositif de l’interdiction de sortie du pays du riz camerounais vers l’extérieur dans leurs unités de commandement. Selon la décision du gouvernement, c’est « dans un contexte actuel de faible disponibilité du riz sur le marché international et du renchérissement concomitant des prix à l’importation. », peut-on lire.

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Une décision similaire avait aussi été prise au premier semestre 2022, sur ce même produit. Par la suite, d’autres produits de grande consommation à l’instar du ciment, sucre, farine de blé, huiles, etc., avaient été ajoutés à cette liste. Objectif étant d’assurer sa disponibilité sur le marché local.

En effet, depuis la période de fête de fin d’année 2023, les marchés camerounais sont exposés à une instabilité dans l’approvisionnement de certains produits agroalimentaires de grande consommation à l’instar du riz.

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Au 4e trimestre 2023, le Cameroun devait importer près de 200 000 tonnes de riz blanc de l’Inde le plus gros producteur et exportateur de cette céréale au monde. Cette cargaison devait ainsi éloigner le spectre d’une pénurie durant les fêtes de fin d’année et garantir la couverture du marché camerounais.

Au Cameroun, la production nationale du riz est estimée à plus de 140 000 tonnes alors que la demande nationale (consommation finale des ménages et variations des stocks) est estimée à 576 949 tonnes.

Selon le récent rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques au 31 décembre 2022, la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) à produit environ 61 447,8 tonnes avec un rendement de 6 tonnes par hectare au cours de l’année 2022.

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Pour doper la production locale, les experts de la CTR ont précisé que des efforts doivent être mises en œuvre au profit de la Semry, premier producteur national de riz, dont le potentiel de production est de 120 000 tonnes par an, à savoir : « la maintenance des équipements mécaniques de labour et l’aménagement hydraulique ; l’amélioration des conditions d’exploitation des rizières afin d’accroître leur productivité et les revenus des producteurs ; la mise sur pied d’un programme de sensibilisation pour l’incitation des riziculteurs à adhérer massivement aux campagnes rizicoles ; la mise en place par le Gouvernement d’une Stratégie de commercialisation du riz local par la mise en place d’un système de péréquation pour le développement de la production nationale de riz ; l’organisation du marché du riz assorti de la fixation des prix équitables et incitatifs pour les riziculteurs », peut-on lire.

C’est dans cette optique que depuis le 16 mai 2023, le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, s’est doté d’une stratégie de développement de la filière riz, d’un coût de 385 milliards de Fcfa. Avec pour objectif de booster la production locale du riz pour la porter à 750 000 tonnes d’ici l’année 2030, et ainsi rendre résiduelles les importations qui dominent actuellement le marché.

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Selon des données compilées par l’Institut national de la statistique (INS) en 2022, le Cameroun a dépensé 162 milliards de Fcfa pour l’importation de riz.

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