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Le Cameroun présélectionne Afriland, Société Générale, BGFI et Usca pour structurer son emprunt obligataire

A l’issue du dépouillement des offres re- çues au ministère des finances, 4 sociétés de bourses ont été présélectionnés pour structurer le 6e emprunt obligataire des finances publiques camerounaises. Elles proposent une prise ferme de 90% du montant sollicité par le pays. Un record sur le marché financier de la Cemac.

Le Trésor public camerounais devrait , s a n s difficulté pouvoir mobiliser au mois de mai prochain, sur le marché financier de la Cemac, les 200 milliards dont il a besoin pour financer ses projets d’investissements au titre de l’exercice 2022. A l’issue de l’appel d’offres lancé le 25 mars dernier en vue du recrutement d’une société de bourse pour l’accompagner dans cette opération, le pays a reçu 7 propositions techniques et financière pour un montant total des prises fermes proposées de 220,50 milliards de FCFA a appris EcoMatin de source interne. Au terme des évaluations, 04 sociétés de bourses ont été présélectionnés pour la suite de la procédure. Il s’agit de BGFI Bourse, Afriland Bourse & Investment, Société Générale Capital Securities Central Africa(SGCapital) et Upline Securities central Africa(Usca). Le quatuor représente une prise ferme record de 180,50 milliards soit un taux de couverture de plus de 90% du montant sollicité avant l’ouverture des souscriptions aux autres investisseurs. En gros, il ne resterait plus que 19,5 milliards de FCFA à collecter au mois auprès des autres investisseurs de la sous-région que sont compagnie d’assurances, microfinances, ménages et les autres banques. Il s’agit là d’un taux de garantie record depuis la fusion des marchés financiers d’Afrique centrale.

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Les arrangeurs shortlistés sont toutes des filiales de banques dotées d’une expérience reconnue sur le marché et qui disposent toutes de surfaces financières importantes pour garantir un montant avant souscription suffisamment important. Afriland First Bank et Société Générale, présentes sur cette opération à travers leurs sociétés de bourse, il pourrait s’agir de la 4e intervention sur les 6 emprunts obligataires déjà réalisées par le Cameroun sur le marché de la Cemac. Les deux premières banques camerounaises en terme de total bilan sont intervenus respectivement en 2010, 2016, et 2018 sur des opérations similaires en tant que co-arrangeurs. Pour Usca, c’est la toute première intervention sur des titres souverains. Créée en 2020, la filiale de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), en tandem avec sa maison-mère, le groupe marocain Banque centrale populaire (BCP) imprime de plus en plus sa marque sur le marché de l’intermédiation financière. En 2 ans, la banque d’affaires pilotée par Michelle Atangana a participé à la structuration et la centralisation des deux emprunts obligataires de la Bdeac. Autre nouveauté, c’est la présence d’un arrangeur étranger notamment BGFI Bourse, le Cameroun ne s’étant habitué jusqu’ici qu’à solliciter l’expertise locale pour ces opérations de marché. S’ils sont retenus, les prestataires susmentionnés devront: assurer le bon déroulement de l’émission et son placement sur le marché primaire, ainsi que la liquidité du titre qui en résulte sur le marché secondaire de la Bourse; effectuer le montage et la structuration de l’emprunt suivant les meilleures pratiques en matière ; déterminer l’ensemble de ses caractéristiques essentielles que sont : la nature des titres et leur forme juridique, le taux du coupon ainsi que le prix d’émission, les dates de jouissance et d’échéance, les modalités et méthodes de remboursement du Principal.

Signature crédible

Pour le Cameroun, qui revient sur ce marché après 3 années d’absence, l’intérêt des banques pour ses titres de créance est la preuve de la qualité de sa signature. La preuve, depuis 10 ans d’intervention, sur ce marché le pays n’a jamais enregistré de défaut, ni dépassé une échéance de paiement enregistré aucun défaut de paiement. En effet, pour chaque emprunt, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) ouvre dans ses livres un compte d’amortissement. Chaque 15 du mois, période de pic de recettes fiscales, elle prélève un montant du compte unique du Trésor qu’elle reverse dans le compte d’amortissement. A chaque échéance de remboursement, elle débite le compte d’amortissement pour créditer le ou les comptes des investisseurs ayant souscrits à cet emprunt. Dans la Sousrégion, le Cameroun est tout simplement le meilleur risque » lance un cadre du Minfi.

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De plus, le pays a sollicité et obtenu de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale(Cobac) l’application d’une pondération nulle sur ses émissions. Celle-ci était de 85% sur la période de 2020 à 2021. Yaoundé payait ainsi les frais du non-respect de deux des 4 critères de convergence de la surveillance multilatérale (taux d’inflation, niveau d’endettement, solde budgétaire, reste à payer). En avril 2021, le président de la Cobac, dans une correspondance adressée aux établissements de crédits de la sous-région, faisait passer ce taux à zéro. « Cela représente le moindre risque pour les banques car elles ne seraient plus astreintes à provisionner pour couvrir le risque de crédit » explique-ton au Minfi.

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