Banques et FinancesBanques et Finance
A la Une

Le Cameroun va tenter de lever 350 milliards en 2021 sur le marché des titres publics de la Beac

Pour financer son déficit de trésorerie, le gouvernement se tourne vers le marché des capitaux. Après une décennie où la priorité était donnée aux titres publics de maturités courtes, l’Etat va changer de stratégie en optant pour les maturités longues allant jusqu’à dix ans.

1 484,9 milliards de FCFA. C’est le besoin de financement de l’Etat pour l’exercice budgétaire 2021. Pour combler ce gap, le gouvernement se tourne vers le marché des capitaux. La loi de finances autorise le gouvernement à y mobiliser 350 milliards de Fcfa à travers l’émission des titres publics. Le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze était à Douala le 9 février 2021 pour présenter le programme d’émission des titres publics aux investisseurs nationaux et étranges. «En 2021, nous allons privilégier les maturités longues (5 ans, 6 ans, 7 ans et 10 ans). Les émissions se feront par tranche comprise entre 20 et 35 milliards de Fcfa à des périodicités mensuelles, afin d’étendre les cycles d’émissions à long terme sur toute l’année», a annoncé Louis Paul Motaze.

 Le Minfi en a profité pour dévoiler aux investisseurs, le programme de financement du budget. Il compte sur la faisabilité du projet et surtout la bonne santé du marché monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). «Le niveau de liquidités tourne autour de 2 000 milliards de Fcfa. Bien plus, l’épargne nationale est évaluée à environ 4 000 milliards de Fcfa. Le principal défi qui nous interpelle est donc de convertir cette épargne en investissements. C’est dans ce projet que les banques ont convié certains de leurs clients grands comptes pour leur présenter les opportunités qu’offrent les titres publics», a déclaré le ministre des Finances.

Lire aussi : Marché monétaire : les OTA boostent les financements des Etats de la Cemac

 La pondération des titres de dettes publiques dans les pays de la Cemac, est tributaire du respect par l’Etat émetteur des 4 critères de convergence communautaires. Depuis le 6 juin 2018, le Cameroun ne respecte pas deux critères de convergence sur quatre, à savoir le critère du solde budgétaire de base (pondération de 20%) ; et le critère de l’accumulation des arriérés (pondération de 65%). En conséquence, le taux de pondération applicable sur les engagements des banques à l’Etat du Cameroun est de 85%. Toutefois, l’Emetteur ayant fait évoluer le mécanisme de sécurisation du remboursement du présent emprunt en confiant la gestion à la BEAC, la COBAC a rendu le présent emprunt éligible à un taux de pondération de 0%. Bonne affaire La crise sanitaire du c o r o n a v i r u s q u i a négativement impacté l’économie nationale et mondiale peut pousser les banquiers, assureurs et autres financiers à la réserve.

Lire aussi : Marché monétaire : le Cameroun collecte 38 milliards de Fcfa

Mais Louis Paul Motaze invite la communauté des investisseurs à continuer à faire confiance à la crédibilité de la signature de l’Etat. Selon les analystes financiers, les BTA et les OTA présentent de nombreux avantages pour l’Etat, les banques, les compagnies d’assurance, les entreprises et les particuliers. Pour l’Etat, les taux d’intérêt moyen pondéré sont généralement en dessous du taux d’intérêt des avances statutaires que la Beac accorde aux Etats de la Cemac qui est de 4%. Pour les banques, les Bons du Trésor sont des instruments de gestion de la trésorerie car ils sont acquis pour de courtes périodes par des banques disposant temporairement d’une liquidité oisive. Les Obligations du Trésor sont des instruments de placement de moyen et long terme.

Lire aussi : Marché monétaire : le Congo et la Guinée-Equatoriale cherchent 159 milliards au 1er trimestre 2021

Ils comportent un risque moindre que celui des crédits aux entreprises et aux particuliers parce que selon l’adage populaire, «l’Etat [qui les émet] ne peut pas tomber en faillite». L’existence d’un marché secondaire permet d’assurer la liquidité des Obligations du Trésor qui sont par ailleurs, dans le cas Cemac, des supports de refinancement des banques auprès de la Beac. Pour les compagnies d’assurance, les Obligations du Trésor sont des instruments dans lesquels elles peuvent placer leurs réserves (montant cumulés des primes d’assurance encaissées). Ces instruments o n t u n r e n d e m e n t supérieur à celui des dépôts auprès des banques et sont financièrement très intéressants pour ces institutions. Pour les entreprises et les particuliers aussi, les Obligations du Trésor sont des instruments de placement rentables et moins risqués.

Lire aussi : Marché monétaire : sursouscription sur l’OTA du Cameroun à 5 ans de maturité

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page