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Le fonds d’investissement I&P revendique des financements dans 170 PME en Afrique subsaharienne

Si elles représentent plus de 99% des entreprises en activité au Cameroun, les PME ne sont pas pour autant privilégiées par les banques classiques dans l’octroi des financements. Comme alternatives, les fonds d’investissements apportent un financement adapté non seulement à la taille de l’entreprise mais aussi à son activité. Ce financement est réalisé par apport des capitaux en fonds propres, ce qui renforce la structure financière de la PME. Présente au Cameroun depuis 2012, le Fonds Investisseurs et Partenaires, présenté comme le pionnier de l’investissement d’impact en Afrique porte l’ambition d’investir dans le plus grand nombre de PME à travers le pays. Vivian Tchatchueng est le Directeur délégué de Investisseurs & Partenaires Cameroun, dans cette interview, il revient sur les performances du groupe, tout en dressant une analyse froide de la problématique du financement des PME au Cameroun et en Afrique.

Présentez-nous de manière succincte le fonds d’investissement Investisseurs & Partenaires (I&P), son contexte de création au Cameroun ainsi que les actifs qu’il possède dans le pays à ce jour.

Investisseurs & Partenaires est un groupe pionnier de l’investissement d’impact en Afrique, entièrement dédié au financement et à l’accompagnement des start-ups et petites et moyennes entreprises en Afrique Subsaharienne. Investisseurs & Partenaires a été créé en 2002 par Patrice Hoppenot, avec l’idée de lancer un projet de capital-investissement dédié aux entrepreneurs africains. I&P est composé d’une équipe de 100 personnes, travaillant dans dix bureaux africains, environ 170 PMEs accompagnées, et un continuum de financement allant de 2 millions FCFA à 2 milliards FCFA par entreprise, selon la maturité des entreprises et la taille des financements recherchés, permettant de répondre aux enjeux d’accès aux financements et aux compétences auxquels sont confrontés les PME à chaque niveau de leur existence.

Le Cameroun est connu en Afrique Centrale comme étant le moteur de l’économie de la sous – région (40% PIB de la zone CEMAC) ; la « Mamelle nourricière » de la CEMAC, un pays qui présente l’économie la plus diversifiée. Par ailleurs, l’économie camerounaise repose en majeure partie sur les activités des PMEs (plus de 90% des entreprises camerounaises sont des PMEs), mais qui paradoxalement ont des difficultés à se développer et à accéder aux financements dits classiques/traditionnels. Dans un tel contexte, il était normal et important que nous Investisseurs & Partenaires, nous installions au Cameroun pour financer et accompagner les PMEs, ce qui s’inscrit en droite ligne avec notre mission d’impact. Dans cette dynamique, juste deux ans après la création de Investisseurs & Partenaires (ie en 2004), nous avons réalisé notre premier investissement au Cameroun, et en 2012 nous avons ouvert un bureau de représentation pour renforcer notre présence.

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A ce jour, Investisseurs & Partenaires à financé une dizaine d’entreprises au Cameroun en Capital et en Amorçage, qui évoluent dans divers secteurs à l’instar de l’éducation, la santé, l’informatique, la microfinance, le BTP, l’eau minérale, l’agriculture, la lunetterie ou encore le textile pour ne citer que ces secteurs. Nous envisageons de multiplier nos investissements sur le territoire dans les prochains mois.


Au Cameroun, les PME éprouvent beaucoup de difficultés à obtenir des financements conséquents auprès des financiers traditionnels. Cette situation est paradoxale dans une économie d’endettement caractérisée par un système bancaire surliquide et où les PME représentent plus de 99 % des entreprises camerounaise. D’après vous, qu’est ce qui explique cet état de fait ? Les fonds d’investissements comme I&P, peuvent-ils inverser la tendance ? Si oui, comment ?

Nous partageons ce constat sur la difficulté d’accès au financement par les PME au Cameroun. Toutefois, il convient de souligner que les entités de financement traditionnels (Banques, Microfinances, etc.) ont une activité très régulée et des contraintes à respecter, ce qui peut limiter leur champ d’action. Néanmoins, plusieurs raisons expliquent les difficultés de financement des PME au Cameroun :

–          Le paradoxe entre les besoins de financement des PME et l’offre de financement classique existante : Les besoins de financement des PME sont globalement de deux ordres : le financement de l’investissement (achat d’équipements, de logiciels, terrain, construction, etc.) qui est le plus important et le financement du fonds de roulement. Cependant, l’offre financière traditionnelle est principalement orientée vers le financement du fonds de roulement. Ce qui limite donc l’accès au financement d’investissement par les PME, et parfois le financement proposé n’est pas adapté au cycle de l’activité de la PME.

–          Les challenges internes au sein des PME : l’absence d’un bonne Gouvernance car on constate une hyper-concentration des pouvoirs sur le (la) promoteur(ice) qui est l’unique décideur, ce qui n’est pas de nature à rassurer un acteur de financement ; le manque de structuration/organisation qui découle du fait que la répartition des tâches n’est pas optimale, il n’existe pas ou très peu des procédures claires ; l’absence d’une comptabilité écrite et donc d’états financiers crédibles ; une éducation financière limitée des promoteurs qui rend la conversation financière difficile avec les acteurs de financement classique. L’absence de la culture du respect des engagements (remboursement des dettes contractées) ce qui augmente les taux de sinistre bancaire et amène les structures de financement à durcir les conditions d’accès au financement ; le fonctionnement dans l’informel.

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Les fonds d’investissement comme Investisseurs & Partenaires viennent justement contribuer à pallier ce déficit d’accès au financement, en : Apportant un financement adapté non seulement à la taille de l’entreprise mais aussi à son activité. Ce financement est réalisé par apport des capitaux en Fonds propres, ce qui renforce la structure financière de la PME et lui donne plus de degré de liberté pour réaliser des investissements conséquents. Mais en plus du financement, Investisseurs & Partenaires accompagne les PME dans leur croissance en tant que Partenaire. Cet accompagnement se décline en 3 aspects : Stratégique et Gouvernance où nous conseillons et supportons les entreprises dans une meilleure définition de leur stratégie, mais aussi la mise en place d’outils de Gouvernance pour mieux piloter cette stratégie (Conseil d’Administration, la culture de la réalisation et suivi des budgets annuels, etc.) ; Assistance Technique pour le renforcement des capacités des entreprises à travers soit les conseils et accompagnement par les équipes internes de Investisseurs & Partenaires, soit l’identification et l’embauche des consultants de très haut calibres (experts) à travers des subventions disponibles, et en accord avec l’entreprise pour que ces consultants viennent former le personnel pour résoudre un problème ponctuel identifié au sein de l’entreprise. Et la mise en réseau avec les acteurs de l’écosystème, ainsi que les entreprises historiques dans lesquelles nous avons investi

Dans quels secteurs intervenez-vous prioritairement et via quels mécanismes ?

Chez Investisseurs & Partenaires, nous sommes un Fonds Généraliste, c’est-à dire que nous investissons dans les secteurs à fort impact (impact social, impact économique). Ainsi donc à ce jour, les 170 PME que nous avons financées et que nous accompagnons opèrent dans divers secteurs comme l’agriculture, l’éducation, la santé, les énergies renouvelables, la microfinance, le BTP, la logistique, Froid et Climatisation, Agroalimentaire, Informatique, E-commerce, Textile, l’eau, le gaz, la pêche, etc. pour ne citer que ceux-là.

Notre modèle et mécanisme de financement est structuré autour de 3 gammes d’activités complémentaires qui « épousent » le niveau de maturité des entreprises et la taille de financement recherché. A cet effet :

–          Pour les jeunes pousses (Très petites entreprises) nous avons un financement d’amorçage (avances remboursables sur une durée maximale de 2 ans, prêts à taux zéro, sans prise de garantie/hypothèque) pour des montants compris entre 2 millions FCFA et 40 millions FCFA. Ce financement s’opère à travers le programme I&P Accélération au Sahel,

–          Pour les Entreprises en développement, nous offrons du financement en capital/fonds propres pour des montants allants jusqu’à 300 millions FCFA, où nous devenons co-actionnaire minoritaire avec pour ambition de participer au développement de l’entreprise et de ressortir de la PME financée au bout de 5 ans

–          Pour les entreprises matures, bien établies, nous pouvons les financer en Capital avec des montants atteignant 2 milliards FCFA par entreprise, en devenant coactionnaire minoritaire pour une durée de 5 ans au bout de laquelle nous ressortons de l’actionnariat en revendant nos actions. Il s’agit ici de financement dit « patients ».

A noter que pour chaque palier de financement, nous apportons systématiquement un accompagnement et une offre d’Assistance technique à l’entreprise car en plus des fonds reçus, ces entreprises ont aussi des besoins de renforcement des capacités et de support


Les financiers classiques jugent le niveau de risque des jeunes entreprises trop élevé et préfèrent concentrer l’essentiel de leurs crédits sur les grandes entreprises. À titre d’exemple, Camercap révèle que 72 % des entreprises créées entre 2010 et 2015 ont disparu des radars. Comment parvenez-vous à gérer le niveau de risque que représentent les PME ?

Nous sommes très conscients du niveau de risque que représentent les PME. C’est délibérément et volontairement que nous avons choisi de partager justement ces risques avec ces PME qui je vous le rappelle représentent plus de 90% du tissu entrepreneurial en Afrique Subsaharienne et au Cameroun en particulier. Ces PME fournissent plus d’emplois que les Grandes entreprises, donc en réalité c’est sur ces PME que reposent l’économie du Cameroun. En étant conscient de ces risques, nous avons développé en interne des process et outils spécifiques de gestion de risque car nous comprenons très bien cet environnement. Par exemple en apportant de l’Assistance Technique qui permet de renforcer les capacités et de former le personnel d’une PME nous parvenons à rehausser la productivité de ces entreprises, et donc à améliorer leurs performances financières, ce qui réduit le risque de non performance. Mais avant même d’investir au sein d’une entreprise, nous menons des Audits qui nous permettent de bien circonscrire les forces et les zones de progression de ces structures. Toutefois, en tant que partenaires nous entretenons avec les PME un dialogue franc et nous travaillons en symbiose avec leurs équipes. Du coup un climat de confiance est très rapidement établi, permettant de discuter des problèmes réels vécus et de trouver ensemble les solutions à mettre en place

La Cobac classe les acteurs de capital investment dans la catégorie des « établissements financiers ». Or, selon les données récentes de la Beac, ceux-ci ont consenti moins de 1 % du volume global des crédits à l’économie en 2020, contre 99 % pour les banques. Qu’est-ce qui explique cette faible implication dans le financement de l’économie ? Quels leviers institutionnels faut-il actionner pour inverser la tendance ?

Notons que la méconnaissance de ce métier ou mode de financement est importante au sein de la communauté entrepreneuriale au Cameroun. Donc par réflexe, les entreprises vont d’abord rechercher le financement auprès des banques par exemple ou d’autres établissements financiers. Par ailleurs, au Cameroun la culture de la possession est très forte et la crainte des entrepreneurs de perdre le contrôle de leur entreprise est aussi une barrière au déploiement des outils de capital investissement. Comme vous l’avez constaté le capital investisseur devient coactionnaire de l’entreprise pendant une durée bien définie, du coup les chefs d’entreprises peuvent craindre une réduction voire la perte du contrôle de leur entreprise (chez Investisseurs & Partenaires nous n’envisageons pas de prendre le contrôle des entreprises). Aussi la timide présence de Fonds d’investissement au Cameroun réduit l’éducation et la sensibilisation des entrepreneurs à ce mode de financement.

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Pour encourager et faciliter l’installation des fonds d’investissement au Cameroun, il nous paraît important d’améliorer l’environnement des affaires. Il ne vous a pas échappé que dans le Doing Business 2020, le Cameroun est classé 167e sur 190 économies évaluées, ce qui représente le niveau de difficulté de notre environnement. Quelques éléments pour améliorer le climat des affaires au niveau institutionnel seraient par exemple : le renforcement du système judiciaire pour rassurer tout investisseur, l’optimisation des procédures d’accès à un Titre foncier, la réduction des délais et des coûts d’enregistrement des hypothèques immobiliers, la stabilisation de l’environnement fiscal et le renforcement des conditions fiscales incitatives à l’investissement, la résolution définitive des tensions sécuritaires aussi bien dans les zones du Nord Ouest et du Sud Ouest, que dans la zone de l’extrême Nord.


Outre les besoins de financement, les PME ont des difficultés récurrentes à trouver des débouchés, le manque d’expertise personnelle des promoteurs… Comment les accompagnez-vous dans ce sens ?

En plus du financement que nous apportons, nous accompagnons les entreprises à travers : du conseil et support technique par nos équipes ; l’Assistance Technique qui nous permet d’engager des consultants experts pour une période bien défini, afin de résoudre un problème ponctuel au sein des entreprises et former leur personnel ; mais aussi la mise en réseau. En effet, nous avons mis en place le Club des Entrepreneurs Africains, qui réunit l’ensemble des entreprises dans lesquelles nous avons investi. Ce club qui a un fonctionnement autonome met en relation les entreprises d’Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Centre et de l’Océan indien ; permettant ainsi de partager les connaissances et compétences entre les entreprises, d’avoir un effet d’accélération lorsqu’une entreprise veut par exemple s’installer dans un nouveau pays où son homologue entrepreneur exerce déjà ; d’encourager et de réaliser des partenariats inter-PME.

Depuis 2020, l’actualité mondiale est fortement marquée par la survenue de la pandémie du coronavirus qui a négativement impacté mondiale. Au Cameroun, le Ministères des PME révèle qu’au second semestre 2020, le chiffre d’affaires des PME a baissé de 80 %, or au cours de la même période, les banques ont réduit leurs volumes de crédits aux PME. Avez-vous mis sur pied des mécanismes particuliers pour soutenir le secteur productif des affres de cette crise « économicide » ?


Effectivement, dès l’année 2020, nous avons lancé le programme I&P Accélération au Sahel qui a permis de financer déjà 35 entreprises à ce jour à travers 7 pays dont le Cameroun. Ces entreprises ont pour la plupart été victimes de la crise marquée par la survenue de la pandémie à coronavirus. Le financement à travers I&P Accélération au Sahel a permis à certaines d’entre elles d’adapter leur modèle économique en mettant sur pied par exemple des services en ligne (cours/formation en ligne ; commande et livraisons à travers des applications informatiques nouvellement développées, etc.) ; de renforcer leur trésorerie pour mieux gérer le fonctionnement quotidien (achat de matières premières, paiement des salaires pour maintenir les emplois, etc.)

De même, à travers nos fonds I&P Afrique Entrepreneur 1&2 (gamme Expansion), nous avons octroyé des rallonges financières à plusieurs entreprises qui autrement devaient arrêter leurs opérations et « fermer boutique ».

Tout cela s’est fait justement parce que nous vivons la réalité et les challenges au quotidien avec ces entreprises, nous sommes un partenaire pour les accompagner dans des moments difficiles ; nous croyons en ces PME. Nous avons ainsi pu maintenir plusieurs emplois au sein des entreprises, mais aussi participer activement à une stabilisation financière de ces structures. Les entreprises que nous avons financées ont démontré leur capacité de résilience durant l’année 2020.


Les fonds d’investissement opérant au Cameroun se financent, pour la grande partie, à l’étranger. Avec la crise, il n’y a pas le risque d’un amoindrissement des ressources dans les années à venir ?

Il est vrai que les financements proviennent généralement de l’étranger. Toutefois, il faut voir en cette crise justement une opportunité de financer encore plus qu’avant les secteurs résilients et vitaux pour les économies en Afrique Subsaharienne. Il est bien vrai que durant l’année 2020 au cœur de la crise, nous avons assisté à un ralentissement des financements ; ce qui se comprend car tout le monde cherchait à s’adapter à ce nouvel environnement financier rempli d’incertitudes. Toutefois, avec une meilleure gestion de la crise (stabilisation des contaminations, taux de guérison élevé, réouvertures des frontières des pays à travers le monde, etc.) on assiste à une relance de l’économie (une nouvelle économie) et on peut espérer que les financements vont aller grandissants, bien qu’il faille s’attendre à des ajustements dans les conditions et les orientations de ces financements.

 

Le 26 mai dernier vous avez signé avec le Bureau de mise à niveau (BMN) des entreprises une convention dans laquelle vous offrez la possibilité aux entreprises accompagnées par le BMN de solliciter auprès de I&P, le financement de leur plan de mise à niveau. Où en sommes-nous un mois après ?

La convention signée avec le BMN permet effectivement aux entreprises accompagnées par le BMN de solliciter du financement auprès de Investisseurs & Partenaires. A noter que le BMN réalise un travail très important dans le diagnostic des entreprises et l’élaboration de leur plan de mise à niveau, qui sont des éléments très importants pour nous permettre (Investisseurs & Partenaires) d’aller plus vite dans nos procédures d’étude et d’analyse d’opportunités. A ce jour, plusieurs dossiers sont déjà en étude chez nous. Nous encourageons les entreprises accompagnées par le BMN à nous solliciter, de même que nous allons vers elles aussi.

Un mot sur le programme I&P Accélération au Sahel ?

 I&P Accélération au Sahel est un programme Lancé officiellement en 2020, durée de 4 ans, financé par l’Union Européenne (à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique), avec pour objectif de Donner aux jeunes pousses et très petites entreprises africaines l’accès aux financements et aux compétences nécessaires pour permettre leur développement et ainsi favoriser la création d’emplois décents dans le Sahel.

Le programme bénéficiera 300 entreprises dans 13 pays de la sous-région sahélienne (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Niger et Sénégal + Bénin, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Tchad, Togo)

Le programme se décline en 3 composantes. Du financement d’amorçage (montants compris entre 2 millions FCFA et 40 millions FCFA + assistance technique + accompagnement des structures d’appui à l’entrepreneuriat (une cohorte de 20 SAE vient d’être sélectionnée, pour leur donner accès aux compétences nécessaires pour accompagner plus stratégiquement les entrepreneurs et les aider à accéder aux financements.

Le mode de financement consiste en le financement d’Amorçage (avances remboursables sans prise de garanties, prêts à taux zéro), pour des montants compris entre 3 000€ (2 millions FCFA) et 60 000€ (40 millions FCFA).

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