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Le gouvernement plafonne à 1 150 MW la production d’électricité par Eneo

Cette exigence est contenue dans l’avenant n°3 conclu en novembre 2018 avec l’Etat du Cameroun et qui prolonge les droits d’Eneo jusqu’au 18 juillet 2031.

Selon des sources au sein d’Eneo, le gouvernement camerounais a décidé de plafonner les capacités de production d’électricité de cette entreprise à 1 150 MW. Soit 150 MW de plus que les 1 000 MW convenus avec l’Eta du Cameroun lors de la signature du contrat de concession signé en mai 2014 entre le gouvernement camerounais et le fonds d’investissement britannique Actis. Dès fin 2021, les deux parties menaient déjà une réflexion sur la possibilité de créer, au sein du concessionnaire de la production, de la distribution et de la commercialisation de l’énergie électrique au Cameroun, d’une entité essentiellement consacrée à la production. Bien avant l’année dernière, dans son rapport annuel de 2019, Eneo avait même accédé à cette nouvelle orientation en pensant au « dégroupage de la production en une filiale en propriété exclusive d’ici 2021 ».   Pour prolonger les droits d’Eneo avant la date du 18 juillet 2021 marquant la fin du contrat de concession, le gouvernement camerounais exigeait que cette entreprise sépare ses activités de production et de distribution d’électricité. Cette mesure devrait permettre à cette société de « concentrer ses efforts sur la distribution et la commercialisation de l’électricité ».

Eneo-Genco

A Eneo, détenue par l’investisseur britannique Actis à 51%, l’on assure que « l’étape des réflexions est largement dépassée ». En effet, selon des sources internes, la société Eneo-Genco, qui a déjà été créée, sera chargée de la production au sein du groupe. « Nous avons terminé avec toutes les formalités (administratives, comptables, juridiques, financiers). A ce niveau, la suite du processus ne dépend plus de nous », soufflent plusieurs personnels commis à la mise en forme de ce dossier en interne. Eneo prévoit qu’elle va dépenser « 60 milliards de FCFA » pour générer les 150 MW supplémentaires qu’elle est autorisée à exploiter à partir de petites centrales hydroélectriques, de biomasse, de centrales solaires (y compris par hybridation avec des centrales thermiques existantes) et éoliennes.

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Pour rappel, le 21 février 2022, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, déclarait au cours d’un forum sur les énergies renouvelables organisé par le haut-commissariat du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, à Yaoundé que « notre pays dispose actuellement d’une capacité installée de 1 600 MW, avec pour objectif de produire 6 000 MW d’ici à 2035 ». De son côté, dans son rapport annuel 2020, Eneo évoque « une capacité installée de 1 529 MW à travers le territoire ». L’entreprise se glorifie d’y avoir contribué à 66%, soit 1 012 MW. Notamment avec les apports des centrales hydroélectriques de Song Loulou (384 MW), d’Edéa (267 MW) et de Lagdo (72 MW). Dans ce package, les centrales thermiques contribuent à hauteur de 27% et le solaire n’apporte que 0,04%. 

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Selon les observateurs, les projets en cours de réalisation vont imprimer une dynamique baissière à ce pourcentage. L’on évoque par exemple la centrale hydroélectrique de Nachtigal, située sur la Sanaga au niveau des chutes de Nachtigal Amont, à 65 km au Nord-Est de Yaoundé, dans la région du Centre. Les études montrent que cette centrale, exploitée par la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) va injecter 420 MW dans le réseau électrique du Cameroun.

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