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Le jeu trouble de la Primature sur la fusion EDC-Memve’ele

C’est cette même administration, aujourd’hui inquiète de la situation financière et managériale à Electricity Development Corporation, qui a initié l’absorption par cette société du barrage hydroélectrique de Memve’ele, au mépris des instructions présidentielles du 30 septembre 2015.

L’attitude des Services du Premier ministre face à la situation sociale à Electricity Development Corporation (EDC), laisse quelque peu perplexe. C’est ce sommet du gouvernement, bien que consciente des difficultés financières et managériales que connait EDC qui a initié le transfert de la gestion  du barrage de Memve’ele à cette société. En effet, dans une correspondance datant du 03 juin 2019 du ministre de l’Eau et l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, adressée au directeur du projet Memve’ele et dont EcoMatin a obtenu copie, l’on pouvait lire que : « Faisant suite aux conclusions de la séance de travail qui s’est tenue le 31 mai dans les Services du Premier ministre relative à l’objet repris en marge, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir vous faire représenter par vos collaborateurs ayant une parfaite maîtrise du dossier, aux concertations qui se tiendront pour la période allant du 10 au 14 juin 2019, dans la salle de réunion de mon cabinet, en vue de l’élaboration de la note de cadrage méthodologique assortie d’un plan d’action pour l’insertion du projet Memve’ele dans le patrimoine de la société EDC».

Ce processus de transfert  de Memve’ele à EDC était pourtant, de toute évidence, contraire aux instructions présidentielles du 30 septembre 2015

Cette correspondance du Minee donnait également un calendrier précis des activités liées à ce processus d’insertion du barrage de Memve’ele dans le portefeuille de EDC. Ainsi, le 10 juin 2019 était consacré à l’élaboration de la méthodologie de travail, pendant que le 11 juin était réservé à l’appropriation des actes juridiques et institutionnels (textes portant création de la Cellule opérationnelle, contrats, convention de financement et de prêt). Quant au 12 juin, il était question de  l’appropriation des aspects techniques (ouvrages réalisés, en cours de construction et en cours d’exploitation, opération de réception technique et administrative de l’aménagement). Le 13 juin 2019 devait être réservé à l’appropriation des aspects financiers et comptables (dettes, patrimoine, passif et actif du projet). Et enfin, le 14 juin 2019 était destiné à l’appropriation des aspects environnementaux et sociaux, gestion des conséquences sociales (contrat de travail des employés de l’Unité opérationnelle). Le Minee, dans sa correspondance demandait aussi directeur du projet Memve’ele de se «munir de toute la documentation afférente à cette opération, pour exploitation, ainsi que des éléments de contribution relatifs aux points susmentionnés ».

Ce processus de transfert  de Memve’ele à EDC était pourtant, de toute évidence, contraire aux instructions présidentielles du 30 septembre 2015. En effet, le SGPR, dans une correspondance adressée au Minee, notifiant les « Hautes instructions du Chef de l’Etat », avec pour objet : «Economies réalisées dans la construction du barrage hydroélectrique de Memve’ele », demandait au Minee « d’engager en liaison avec le Minmap, des négociations, avec l’entreprise Sinohydro et le maître d’œuvre actuel dudit projet pour affecter les économies réalisées dans la construction du barrage de Memve’ele, à la réalisation par ces entreprises qui sont déjà sur le terrain et sous la supervision de l’Unité opérationnelle actuelle, des ouvrages destinés à optimiser l’exploitation  du fleuve Ntem à savoir, un barrage de retenue et un deuxième barrage de production (450 MW); de faire parvenir à la présidence de la République, le rapport du maître d’œuvre relatif aux économies réalisées à Memve’ele du fait de la construction d’une usine de surface à la place d’une usine enterrée ».

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