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Le personnel actionnaire de DIT réclame 10 milliards de dividendes à Bolloré

Le Syndicat autonome des travailleurs portuaires du Cameroun a saisi le président de la République afin qu’il ordonne des clarifications portant sur leurs droits et sur la libération du capital de DIT.

A mesure que le contrat de concession du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri tire à sa fin, le président de la République du Cameroun fait de plus en plus l’objet de sollicitations des différentes parties impliquées. Cette fois, cela vient des travailleurs portuaires. Dans une lettre datée du 28 octobre 2019 et adressée au chef de l’Etat, sous le couvert du secrétaire général à la présidence de la République, le Syndicat autonome des travailleurs portuaires du Cameroun (SATPC) implore Paul Biya d’ordonner que des clarifications soient faites sur certains points concernant la concession. Notamment, le paiement des dividendes dus au personnel actionnaire ainsi que la libération du capital de Douala international terminal (DIT).

« Depuis 2004, le personnel, attributaire de 6% d’actions entièrement souscrites et libérées, n’a jamais bénéficié de dividendes y relatifs », s’insurge le président du syndicat, Jean Paul Ngoumou. Et de souligner dans la correspondance que ces dividendes qui leurs sont dus sont estimés à plus de 10 milliards de FCFA. Raison pour laquelle les syndicalistes souhaitent une revue de l’historique du compte intitulé « augmentation de capital » n°30 027736 0 551 000, (Code banque : 30002, Code SWIFT : CRELYCMCX). Logé au Crédit Lyonnais du Cameroun, ledit compte devait recevoir les fonds, précisent-ils. Ils exhortent donc le président camerounais à œuvrer pour « le rétablissement du personnel dans ses droits ».

Les doléances à l’endroit de Paul Biya portent aussi sur le processus de libération du capital de Douala international terminal (DIT), la filiale du consortium Bolloré/APMT qui gère le terminal. Le SATPC estime en effet qu’il existe des zones d’ombre dans la constitution du capital du concessionnaire, dont le montant avait été fixé à 4 milliards de FCFA selon la convention de concession du 28 juin 2004. Le 5 octobre de la même année, rappelle le syndicat, la société  DIT est créée avec un capital de 300 millions de FCFA. Lors de l’assemblée générale extraordinaire du 23 décembre 2004, l’on annonce une augmentation de ce capital à hauteur de 3,7 milliards de FCFA.

Cependant, « à ce jour il n’existe de trace de libération effective des parts APM Maersk et Bolloré de 1 450 000 000 chacun, bien qu’il en soit régulièrement fait allusion dans les différents états financiers de DIT », dénoncent Jean Paul Awoumou et ses camarades. Ils en veulent pour preuve le fait que le Port autonome de Douala (PAD) n’a jamais validé le document prévu à l’article 35 de la convention de concession (…) attestant entre autres de la libération effective du capital avant l’entrée en vigueur de la concession.

Même les travaux de normalisation PAD/DIT n’auraient pas permis de lever le voile sur ce point, souligne le syndicat. Qui s’étonne que « relativement aux usages et pratiques s’agissant des transferts de fonds à l’international, il s’avère matériellement impossible de transférer de tels montants dans des proportions de temps aussi réduits ».

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