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Coronavirus: le transport aérien bat de l’aile

Les compagnies aériennes et les agences de voyage risquent un véritable crash si la situation au Cameroun, et même au niveau mondial, perdure.

Le Covid-19 enrhume les économies. Les conséquences sont directes sur le secteur des voyages et du tourisme. La plupart des compagnies aériennes approchées ne sont pas prêtes à donner avec exactitudes la taille des dégâts orchestrés par la situation. Elles parlent simplement de pertes colossales. Quant aux agences de vente de billet d’avion, elles font la fièvre depuis longtemps. Safar&Tours est situé dans les locaux d’un grand hôtel de la capitale du Cameroun.  Ce 16 mars, lorsqu’il est 11h, le premier billet du jour n’a pas encore été vendu. La sérénité des agents à la tâche cache fort bien l’inquiétude, la pression et les interrogations.

Laure Kenmogne y travaille comme responsable du tourisme et agent de voyage. Elle parle de plus de 10 destinations désormais suspendues de vols. « L’incidence de la pandémie est immédiate, directe. Elle se manifeste par la diminution du nombre de billets d’avion vendus chaque jour. Tout a commencé avec la suspension des vols en direction de la Chine », explique-t-elle.

Onde de choc

Cette onde de choc qui tire les bénéfices des agences de voyage vers le bas se manifeste de façon sensible « depuis exactement deux semaines » indique Joël Ngang, le responsable financier de l’agence Aigles voyage. Pour l’heure, les agences sont presque vides. Roseline Glwadys Ndi, consultante au sein de l’agence Moabi, fait remarquer qu’en réalité, avant ces 14 derniers jours, les conséquences de la pandémie ne se faisaient pas ressentir.

Si les acteurs du secteur ne sont pas très loquaces au sujet des données chiffrées, il apparait tout de même que la gravité du phénomène est manifeste. « On passe d’au moins trente billets par semaine à au plus 10 ou presque rien », ajoute-t-elle. Ce qui est proche de ce que vit Joël Ngang. Au sein de son agence, la vente des billets est passée de 5 à 10 billets par jour à 5 billets par semaine.      

« Les destinations telles que l’Italie, l’Espagne, Kenya, Sénégal, le Rwanda, la Guinée Équatoriale très souvent assez demandées sont du nombre de celles qui sont suspendues jusqu’à nouvel ordre », confie Laure Kenmogne, qui avoue le stress généralisé. Les pertes sont colossales. « Nos voyageurs se déplacent la plupart du temps pour les rencontres familiales, le tourisme, les affaires, les séminaires », relève la responsable du tourisme qui précise que ses commissions sont déjà en baisse de 10%. Dans les agences, les pertes se chiffrent à 80% de manque à gagner pour les uns et plus de 90% chez les autres.

Les destinations africaines permettent pour le moment de maintenir les activités vivantes de ces agences. Leur prière est que le cloisonnement ne prenne pas une proportion trop importante en Afrique. Au regard de la situation et de ce qui se dit dans ces agences, si la pandémie dure longtemps, elle risque être fatale pour ces activités.

Dans le secteur de la vente des billets d’avion, les mois de février et de mars ne sont pas celles des hautes saisons, la situation engendrée par le Corona virus semble remuer le couteau dans la plaie. 

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