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Les chinois contrôlent 88% du marché du pagne au Cameroun contre 6% pour la Cicam

Selon le directeur général de la Cicam, les difficultés de l’entreprise à produire le pagne sont liées à la vétusté de l’outil de production et à la carence pathologique de son fonds de roulement.

Le pagne de la célébration de l’édition 2022 de la journée internationale de la femme est rare. Sans langue de bois, le top management de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), qui produit ce tissus, indique cette rareté du pagne est tributaire de la situation même de l’entreprise, déclarée en faillite par le Comité technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (Ctr) de la Cicam. Selon son directeur général, Edouard Ebah Abada, la Cicam est depuis confrontée à des problèmes structurels tels que « la vétusté de son outil de production et la carence pathologique de son fonds de roulement ».

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Dans un contexte marqué par l’envahissement du marché camerounais par la friperie et le pagne chinois et ouest-africain, la Cicam est aujourd’hui incapable de relever le défi de la compétitivité. « On a un marché du pagne générique accaparé à 88% par les Chinois, 6% par l’Afrique de l’Ouest et 6% par la Cicam. Nous avons des coûts de facteurs de production très élevés. Si vous prenez le cas du coton, Coton Tchad qui est l’équivalent de la Sodecoton vent du coton à la Société textile du Tchad (Stt) qui est l’équivalent de la Cicam à 400 Fcfa le kilogramme, alors que nous achetons le kilogramme à la Sodecoton entre 1000 et 1200 Fcfa. Je ne parle pas du coût de l’électricité et du gaz, etc. Nous avons également eu des facteurs d’ordre conjoncturel, notamment la pandémie du Covid-19 avec les mesures de confinement et la suspension des célébrations et certaines fêtes qui nous faisaient des entrées, qu’il s’agisse du 1er mai, du 20 mai, du 08 mars…Nous avons perdu beaucoup d’argent. Toutes ces difficultés ont asséché notre trésorerie et ont rendu difficile la préparation du 08 mars », explique Edouard Ebah Abada, dans une interview accordée ce jour au poste national.   

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Dans son dernier rapport sur la situation des entreprises publiques et parapubliques, le Ctr relève qu’à l’exception de ses produits qui sont de bonne qualité (100% coton), tous les autres domaines de la gestion de la Cicam sont sinistrés.

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Pour sa part, le Cabinet camerounais d’études et d’audit comptable (Caeac), pour sortir cette entreprise de la faillite, l’Etat devra non seulement annuler sa dette publique (dettes fiscales, sociales et actionnaires évaluées) chiffrée à 9,6 milliards Fcfa et apurer ses des dettes bancaires et commerciales qui s’élèvent  à 12,6 milliards. Enfin, il devra refinancer l’entreprise à hauteur de 26 milliards de FCFA. 19 milliards de Fcfa de cette enveloppe sont censés aller à l’investissement et la maintenance des équipements.

Jean Omer Eyango

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