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Les épices locales s’imposent dans les supermarchés

Les aromates conditionnés par des artisans sont de plus en plus visibles dans divers lieux de vente à des prix abordables.

Les épices locales reviennent au galop dans plusieurs espaces marchands de la ville de Yaoundé. Graines, écorces, poudres ensachées ou embouteillées, purée ou sauce d’assaisonnement sont quelques variantes disponibles. A celles-ci s’ajoutent les recettes préfabriquées comme les épices de viande, poisson, mélange d’épices brochettes. Les prix oscillent entre 200 et 2600 FCFA en fonction de la masse, du grammage et de la saveur. « Avant on avait toute cette partie du rayon remplie de condiments importés. Mais les épices locales ont réduit la quantité d’importation. D’ailleurs les clients qui sollicitent les condiments locaux sont de plus en plus nombreux » explique oscar Mbang responsable d’un supermarché dans la ville de Yaoundé. Par ailleurs, Aline Amougou, cliente exprime sa satisfaction : « je préfère acheter les épices locales. Car elles coûtent moins cher. Celles importées varient entre 1000 et 3500 FCFA ». Ainsi la forte demande ces aromates s’expliquerait par le mode de fabrication, car toutes ces pépites sont faites à la main et charrient des saveurs locales.  

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C’est ainsi que Madeleine Ngo Ngan, artisane s’est retrouvée dans le créneau depuis 2012. Le déclic lui vient de son amour pour la cuisson du « Mbongo », plât traditionnel prisé chez les Bassas. Elle transforme les épices afin de promouvoir les saveurs locales.  La dame âgée de 59 ans envisage de créer un centre d’épicerie. Elle écrase, ensache les arômes à Oyom-Abang à Yaoundé. Pour cela, elle s’approvisionne dans les marchés de Mokolo et de Mfoundi avant de procéder au moulage, l’ensachage et la vente. Elle achète entre autres « l’Osim » (le basilic du village), l’aile les condiments verts, l’oignon, l’anis vert, le piment, les clous de girofle, le mbongo et la racine sucrée (il joue le rôle de catalyseur  pour les différentes sauces). Elle les fait écraser à sec pendant une semaine après les avoir séchés « Quand j’achète les épices, je les suspends pendant une semaine sur des attaches recyclées dans bananiers pour les sécher. A l’exception du piment que j’écrase le même jour après l’avoir séché grâce à un séchoir électrique. Arrivée à la maison, je dispose mes différents condiments dans les récipients pour qu’ils se refroidissement afin qu’ils ne moisissent pas lors de l’empaquetage » explique-t-elle.

La demande est si forte que les ruptures de stock freinent parfois les livraisons.  Cette promotrice du made in Cameroon précise que son activité ne se déroule pas sans difficultés « Il arrive parfois que nos produits soient ignorés par nos propres frères camerounais. Les occidents préfèrent les produits venus de l’étranger. Et pourtant nous avons aussi les meilleurs produits à de vil prix. Nous manquons d’accompagnement dans nos initiatives, nous tendons la main au gouvernement pour bénéficier des financements » nous confie-t-elle.

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