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Les Etats invités à vulgariser le marché financier unifié

Les pays membres de la sous-région Afrique centrale sont invités à communiquer davantage sur les avantages offerts par le marché unifié afin de pousser les investisseurs à intervenir de manière accrue et de financer des projets à fort potentiel de croissance.

La journée du marché financier organisée à Brazzaville (Congo) par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), le 3 mars 2020, continue de faire parler d’elle. C’est en effet au cours de cette activité qu’il a été fait la recommandation aux Etats de la sous-région (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Démocratique du Congo et Tchad) de mettre davantage l’accent sur la communication autour de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Une recommandation forte, au regard du thème qui meublait les travaux : « Enjeux, défis du marché financier unifié de l’Afrique centrale ».

De manière plus précise, il est demandé aux Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) de communiquer, dans les meilleurs délais, une liste des entreprises publiques et parapubliques à faire admettre à la cote de la Bvmac, tout en promouvant une culture financière et boursière au moyen d’actions pédagogiques. Cela devrait permettre, expliquent les experts, d’amener les investisseurs à intervenir avec plus d’entrain sur ce marché et de financer des projets porteurs de croissance.

Outre cette action de communication, les pays de la Cemac sont appelés à émettre un emprunt obligataire qui serait plus global que ceux émis par les Etats de manière individuelle. Les régulateurs ne sont pas en reste dans ces interpellations. Ils sont invités à mettre en place des dispositifs de surveillance de la qualité de certification effectuée par les commissaires aux comptes. La Banque centrale quant à elle est appelée à élaborer une courbe de taux permettant aux acteurs financiers d’améliorer leur prix.

Les activités au sein de la bourse sous régionale semblent en tout cas encourageants pour l’instant. En février dernier, le président du conseil d’administration de la Bvmac, Henri Claude Oyima annonçait qu’entre son entrée en activité en juillet 2019 et décembre dernier, cette place boursière a enregistré ses premières transactions qui ont représenté un volume de 1 683 524 titres échangés. C’était à l’occasion de la première cotation de certaines obligations de l’Etat gabonais et de l’entreprise Société africaine forestière et agricole du Cameroun (Safacam).

Il avait aussi indiqué que ces échanges de titres ont généré un peu plus de 19,99 milliards de FCFA. La capitalisation boursière globale a, quant à elle, atteint 253 679 559 489 FCFA ; tandis que l’encours du compartiment obligataire s’est élevé à 763 497 968 384 FCFA. Toujours sur la même période, on note que la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) et la Safacam ont payé des dividendes à leurs actionnaires, pendant que certains émetteurs publics ont procédé à l’amortissement d’une fraction de leurs encours de dette et au paiement des intérêts conformément aux tableaux d’amortissement publiés à l’issue des émissions.

Rappelons que c’est lors du sommet extraordinaire tenu à Yaoundé, en fin 2016, que les chefs d’Etat de cette sous-région avaient adopté un ensemble de mesures orientées notamment vers la restauration des équilibres macro-économiques et la relance de la croissance. Parmi ces mesures figurait en bonne place celle visant à privilégier le recours au marché des capitaux pour le financement économique de la sous-région.

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