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Les meuniers suspendent la livraison de la farine de blé sur toute l’étendue du territoire national

Cette décision est subséquente à la hausse continue des prix du blé à l’importation et l’absence de mesures gouvernementales conséquentes pour aider les opérateurs à acquérir cette matière première nécessaire à la fabrication de la farine.

Dès demain, (9 février 2021), la farine de blé produite par les entreprises membres du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) ne sera plus disponible sur le marché camerounais. Ce syndicat qui revendique 70% des parts de marché de la production de cette denrée au Cameroun, a annoncé la cessation des livraisons  de blé et de farine de blé sur l’ensemble du territoire national pour une durée indéterminée. L’annonce a été faite ce mardi 8 février 2022, via un communiqué rédigé et signé par le secrétaire général de cette organisation, Alfred Momo Ebongue. A en croire ce dernier, cette décision est subséquente à la hausse continue du prix du blé à l’importation et ses conséquences néfastes sur les coûts de production de la farine. Elle constitue également une forme de pression exercée sur le gouvernement, dont les mesures prises pour l’allègement des charges supplémentaires induites par cette conjoncture difficile sont fortement critiquées par le GIMC.

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«Le groupement des industries meunière du Cameroun (GIMC) informe les populations du triangle national que les acteurs majeurs de la profession représentant 70% de parts de marché de la production de farine, ont suspendu ce mardi 8 février 2022 à 12 heures, et ce jusqu’à nouvel avis, toute livraison de farine et de son blé. Le GIMC tient à porter à la connaissance des consommateurs que cette mesure prise à contrecœur vise à limiter la portée des pertes que ces entreprises enregistrent depuis 3 mois à cause de l’augmentation ininterrompue et sans précédent du cours du blé, leur matière première et des mesures insuffisantes que prennent les pouvoirs publics pour les accompagner dans l’acquisition de celle-ci […] le cours du blé sur le marché international continuant sa progression, ils ont besoin d’un ajustement mesuré de leurs prix de vente pour être en mesure d’acheter du blé et donc de mettre à disposition des populations, la farine», peut-on lire dans ce document.

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Pour mémoire, la résolution sus-évoquée n’est que le point culminant d’une situation trouble qui perdure depuis de nombreux mois. En effet, depuis l’année dernière, les acteurs de la filière meunière pestent incessamment contre le coût élevé du blé à l’importation et ses conséquences sur le prix de la farine et des produits dérivés au niveau local. Malgré les nombreuses concertations organisées entre le gouvernement et les acteurs de la filière, pour tenter de trouver une solution consensuelle, la situation est restée quasiment la même. D’après Alfred Moïse Momo Ebongue, au mois de mars 2021,  les frais de production du sac de farine de 50 KG ont connu une augmentation de 2000 F passant de 4500 F à 6500 F. En grande partie à cause de l’extension du champ d’application du programme d’évaluation de la conformité des produits avant l’expédition (PECAE) à toutes les marchandises importées alors même que le blé en était exempt.

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Dans le détail, les fournisseurs de blé sont désormais contraints de payer des frais inhérents à la vérification et à l’analyse de leur produit dans leur pays, afin d’obtenir un Certificat de Conformité qui facilitera l’entrée de leur marchandise sur le territoire camerounais. Selon des informations relayées par le bihebdomadaire Ecomatin, les opérateurs doivent s’enregistrer annuellement dans ledit programme. Le coût oscille entre 4 088 420 F et 4 591 699 F. Des dépenses supplémentaires que les exportateurs répercutent sur le prix de vente. Les acteurs de la filière meunière sollicitent donc la suppression de cette mesure, ainsi que le fléchissement de certaines taxes auxquelles ils sont assujettis. Ils revendiquent en sus «un nouvel ajustement sur le sac de farine de 50 kg, non pas pour faire du bénéfice mais pour continuer à ravitailler le marché intérieur», précise le GIMC. Pour l’heure, comme le soulignait votre hebdomadaire dans son édition en kiosque le lundi 7 février 2022, une suspension du PECAE pour une durée de 6 mois a été concédée aux meuniers.

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