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Les patrons d’entreprise dénoncent la pression fiscale en période de Covid-19

Près de 80% des chefs d’entreprise sollicitent par ailleurs du gouvernement camerounais des différés de paiements des acomptes de l’impôt sur les sociétés, des cotisations sociales ou de la taxe foncière.

Le mécontentement est perceptible au sein du patronat camerounais. Réunis au siège du Gicam dans le cadre de la restitution de la deuxième enquête sur l’impact du Covid-19 sur les entreprises camerounaises, ces chefs d’entreprise ont crié leur ras-le-bol face aux difficultés conjoncturelles qui frappent leurs secteurs d’activités. D’après le rapport rendu public, les prévisions de pertes globales en chiffre d’affaires atteindront 3150 milliards de FCFA, fin 2020. En hausse de 2840 milliards par rapport à 2019, exercice au terme duquel les entreprises camerounaises ont enregistré un déficit de chiffre d’affaires de l’ordre de 310 milliards de FCFA.

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«Enough is enough»

Non contents de cette récession, les patrons camerounais sont par ailleurs remontés à l’endroit des pouvoirs publics. Le Ministère des finances, la Direction générale des impôts, ou encore la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Une incroyable unanimité face à ce qu’ils qualifient de «prédation». «Au moment où nous menons vers la catastrophe, l’administration fiscale s’illustre par une pression fiscale inopportune», a fait remarquer Célestin Tawamba, le président du Gicam. Rejoint par Jérôme Minlend, le président directeur Général de Cac international qui dit avoir été broyé par le système fiscal camerounais. «Enough is enough», a rajouté Celestin Tawamba. Plus radical, Dieudonné Tietse, le directeur général de Paness conseil, a sans ménagement proposé «le militantisme économique», pour faire plier le gouvernement: «le 30 avril 2020, le gouvernement a annoncé une série de mesures d’assouplissements des restrictions instaurées pour faire face à la crise et de soutien aux unités économiques fragilisées par la crise….Mais les entreprises attendent un soutien plus fort de l’Etat». Les chefs d’entreprise manifestent en effet leur déception face à ces mesures.

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D’après l’enquête menée, 69% des patrons nationaux avouent leur insatisfaction, 24% sont indifférents, et 7% disent être satisfaits desdites mesures. Par conséquent, 76,8% des patrons d’entreprise un accompagnement prononcé sur le plan fiscal, financier (64,1%), social (38%), et 32% dans le secteur douanier: «la quasi-totalité des moyennes entreprises et des grandes entreprises sollicite un soutien plus prononcé dans le domaine financier. Celui-ci pourrait se faire via le secteur financier, via les prix et le pouvoir d’achat ou alors par des interventions directes de l’Etat. Les entreprises suggèrent également une réorientation de la politique économique dans certains domaines et expriment des besoins spécifiques de soutiens sur le plan sanitaire», insiste Célestin Tawamba.

Moratoires

Comme facilités dans le cadre des mesures de soutien annoncées par le gouvernement le 30 avril 2020, 70% du secteur privé camerounais sollicite immédiatement des pouvoirs publics un report/ moratoire du paiement des cotisations sociales dues à la Cnps, (31%), le différé de paiement/moratoire du paiement des acomptes de l’impôt sur les sociétés et autres taxes (31%), le report du délai de dépôt des déclarations statistiques et fiscales (28,5%), le remboursement des crédits de TVA (24,3%), la déductibilité des dons et libéralités consentis pour la lutte contre la pandémie Covid-19 (16,2%), le report/ moratoire au 30 septembre 2020 du délai de paiement de la taxe foncière (13,4%). Ces derniers envisagent par ailleurs formuler dans les prochains jours des demandes de crédit, la suspension du paiement des intérêts ou de rééchelonnement des dettes : «à crise extraordinaire, réponses extraordinaires», soutient-on au Gicam. Le groupement patronal qui indique porter des réserves sur les prescriptions de cadrage budget 2021 en préparation.

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