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Les Sociétés brassicoles vont baisser de 50% la ristourne commerciale reversée aux détaillants

La décision prise par la Cameroon Alcohol Producers Association (CAPA) pour continuer à faire face à l’augmentation drastique des charges de ses membres due au renforcement de la fiscalité et à la conjoncture mondiale, entre en vigueur dès le 1er octobre prochain.

La Cameroon Alcohol Producers Association (CAPA), qui regroupe l’ensemble des industries brassicoles au Cameroun, est déterminée à réaménager la ristourne/épargne commerciale retenue et reversée aux détaillants, à compter du 1er octobre. Dans une correspondance commune adressée le 07 septembre aux différents syndicats des exploitants des débits de boissons, les directeurs généraux de Boissons du Cameroun, de l’Union camerounaise des brasseries, (Ucb), de Guinness Cameroun S.A et de Fermencam, annoncent qu’ils vont notamment procéder à un abattement de 50% de ladite ristourne/épargne, en lieu et place de sa suppression pure et simple envisagée en première solution. A travers cette solution médiane, la CAPA dit vouloir permettre aux barmen de faire également face à leurs multiples charges (fiscales et d’exploitations) exposées pendant les concertations bipartites qui ont pris plusieurs mois. L’association précise cependant que cette solution est prise « dans l’espoir que la loi de finances prochaine ne sera pas défavorable pour [leur] activité et que le contexte socio- économique actuel connaitra une stabilité ». En clair, une augmentation de la pression fiscale sur le secteur brassicole en 2024 obligerait la CAPA à supprimer définitivement la ristourne, ou du moins à revoir sa base de calcul.

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La décision des sociétés brassicoles qui, d’après  elles, est une question de survie, est liée d’une part au renforcement de la fiscalité et, d’autres part, à la crise du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne à l’origine d’une crise inflationniste mondiale sans précédent. La conjoncture est en effet lourde pour ces entreprises qui subissent sans discontinue depuis 2019 une augmentation drastique de leurs charges « dont une infime partie seulement a pu être répercutée en 2019 à la suite du changement de la base d’imposition au droit d’accises ad valorem ». « Face à cette situation, nous avons été obligés, depuis plus de quatre ans, d’absorber l’essentiel de ces coûts additionnels, et ce faisant, de voir notre rentabilité se dégrader progressivement. Pire, malgré le contexte devenu pratiquement intenable, la loi de finances pour l’exercice 2023 n’a pas hésité à nous vulnérabiliser davantage à travers l’élargissement de l’assiette des droits d’accises et l’extension de la taxe spéciale sur les produits pétroliers au gaz naturel, énergie que nous utilisons désormais pour pallier les insuffisances du fournisseur Eneo ».

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Les entreprises membres de la CAPA expliquent que pour faire face à tous les vents contraires et parvenir ainsi à préserver jusqu’ici leur  modèle économique et social dans l’intérêt de l’ensemble de leur écosystème (distributeurs, détaillants, etc.), elles ont dû « prendre des mesures fortes en interne, notamment en termes de réduction de nos charges de fonctionnement ». Mais à date, avec la persistance de l’inflation constatée sur leurs principales matières premières et consommables et qui se poursuit : malt (+50% vs 2022), gritz de maïs (+35% vs 2022), alcool bon goût (+18% vs 2022), énergies (+16% vs 2022), elles n’ont pas d’autres choix que de procéder à ce réaménagement de la ristourne/épargne commerciale retenue et reversée aux détaillants.

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