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L’Etat recapitalise la Banque des PME

Ce point était à l’ordre du jour au cours de l’assemblée générale extraordinaire de l’établissement financier public, le 2 novembre dernier à Yaoundé.

Les autorités en charge de la Banque camerounaise des PME (BC-PME) se sont réunies le 2 novembre dernier à Yaoundé. C’était à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire. Parmi les points à l’ordre du jour, il y avait la recapitalisation de la banque. Mais le secret demeure encore autour du montant qui a été retenu pour remettre cette banque à flots.

En effet, la BC-PME est en difficulté depuis plusieurs mois. Au point que, la banque a reçu une sanction de plusieurs millions de FCFA pour non-respect de la réglementation prudentielle du capital minimum. Une décision prise par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) depuis le mois d’août 2018. A la date du 30 août 2018, la Cobac, le gendarme financier dans la sous-région Cemac, a ouvert une procédure disciplinaire à l’encontre de la Banque camerounaise des PME et de ses dirigeants, dont la DG, Agnès Ndoumbé Mandeng, pour non-respect des termes de son injonction datant du 16 octobre 2017. Bien avant, la Cobac avait constaté depuis le 31 août 2015, l’infraction à la norme relative à la représentation du capital minimum. C’est-à-dire que la BC-PME ne dispose pas de fonds propres qu’elle doit justifier à tout moment.

Ces sanctions contre la Banque des PME ne surprennent pas. « EcoMatin » révélait déjà dans un article publié le 4 septembre 2018 que, le modèle économique de la Banque camerounaise des Petites et moyennes entreprises est en cours de révision. Bien plus, des concertations entre les autorités camerounaises avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont été entamées et un plan de restructuration a été décidé au mois d’août 2018. Les banques commerciales devraient être mises à contribution pour sauver cet établissement bancaire public qui a démarré ses activités avec un capital de 10 milliards FCFA.


>> Lire aussi – Limogeage programmé des dirigeants de la Banque des PME


Dans le cadre du programme économique triennal (2017-2019) qui le lie au Cameroun, le Fonds monétaire international (FMI) a proposé une restructuration de la Banque des Petites et moyennes entreprises. « Le plan d’affaires de la Banque des PME sera remis à jour. En particulier, nous étudierons la possibilité de favoriser l’octroi de garanties ou de lignes de financement à des banques commerciales plutôt que l’octroi de prêts directs.», avait suggéré le FMI dans son rapport publié sur le Cameroun, le 16 janvier 2018. Pour Bretton Woods, le modèle économique de cette banque des PME est resté jusqu’ici très évasif.

Le modèle économique de la Banque camerounaise des Petites et moyennes entreprises est en cours de révision. De source fiable, les concertations entre les autorités camerounaises avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont été entamées et un plan de restructuration a été décidé au mois d’août 2018.

Le nouveau modèle économique de cet établissement bancaire public, « s’appuiera sur le financement indirect auprès des banques commerciales (garanties, lignes de financement) et le cofinancement avec les banques commerciales et prévoira un abandon progressif du financement direct des PME au guichet de la banque ». Par ailleurs, ajoute nos sources, le nouveau modèle permettra notamment de s’appuyer sur l’expertise des banques commerciales en termes de gestion des risques et aura un effet multiplicateur en incitant les banques commerciales à octroyer plus de crédits aux PME.

En juillet 2017, la Banque des PME a présenté un bilan selon lequel, il a accordé 11,5 milliards FCFA de prêts et près de 40 milliards de caution, au profit de 1 600 personnes. Seulement, la rentabilité de ces prêts n’a pas produit les effets escomptés ; d’où la restructuration en cours.

L’échec de l’équipe Agnès Ndoumbe

L’actualité sur la Banque des PME amène « EcoMatin » à revenir sur cet article qui parlait, le 5 octobre 2018, des espoirs perdus de l’équipe Agnès Ndoumbe. Attendus depuis mars 2013, les premiers dirigeants de la Banque camerounaise des PME (BC-PME) ont enfin été désignés au sortir d’une Assemblée générale des actionnaires de cette nouvelle institution bancaire et d’un conseil d’administration tenus le 5 juin 2014 à Yaoundé. Selon un communiqué rendu public par l’ex-ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, par ailleurs président de l’AG de la BC-PME, Agnès Ndoumbé Mandeng, jusqu’ici directeur de la Coopération monétaire et financière à la direction générale du Trésor du ministère des Finances, a été promue au poste de directeur général de la BC-PME.

Agnès Ndoumbe, la DG de la Banque camerounaise des PME (BC-PME) est assise sur un siège très éjectable. Certains membres du conseil d’administration aussi. Et pour cause, l’équipe dirigeante actuelle de l’établissement public, fonctionnelle seulement depuis trois ans, est incriminée dans la faillite de la Banque. Agnès Ndoumbè, et Théodore Nkodo Foumena, le président du Conseil d’administration, en premier lieu, sont visés par une procédure disciplinaire ouverte depuis le 16 octobre 2017 par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac).

Cette nouvelle banque autour de laquelle le FMI a recommandé au gouvernement camerounais une vigilance des plus accrues, devait bénéficier de l’appui technique de la Banque européenne d’investissements (BEI). C’est du moins ce qu’avait révélé le ministre camerounais des PME, Laurent Serge Etoundi Ngoa, au terme d’une audience accordée à une délégation de la BEI le 12 février 2014 à Yaoundé. Trois ans plus tard, patatras !

Avec une prédominance des dépôts de court terme, la BC-PME, qui ambitionnait d’accorder ses premiers crédits aux gérants des PME, peinait, dès les premières semaines de fonctionnement, à satisfaire la demande de ses clients de plus en plus nombreux ; en particulier ceux sollicitant des crédits à long terme, mieux adaptés et plus efficaces pour le développement des entreprises.

Afin d’inverser cette tendance, indique la DG, cette banque publique au capital de 10 milliards de FCFA comptait sur une perfusion de l’Etat pour pouvoir financer les PME sur le long terme. «Il y a eu des réunions au Premier ministère à propos et nous sommes certains qu’il y a des instructions données dans ce sens. On est en train de préparer le budget 2016 et nous croyons qu’il y aura quelque chose pour la banque des PME», espérait la DG de la BCPME.

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