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L’eurobond 2024 du Gabon pourrait être soumis à plusieurs contraintes, selon Fitch

La loi de finances 2024 du Gabon autorise le gouvernement à émettre un euro-obligation. Mais selon Fitch Ratings, l’atteinte de cet objectif sera difficile dans le contexte actuel.

Dans sa dernière évaluation sur la solvabilité du Gabon, l’agence de notation Fitch Ratings donne une opinion prudente sur la décision du gouvernement de transition d’intervenir cette année sur le marché international de la dette. La loi de finances 2024 du pays prévoit en effet un eurobond de 778 millions USD (469 milliards de FCFA) cette année pour refinancer ses euro-obligations arrivant à échéance en 2025. Une opération qui pourrait   être « contraignante » selon Fitch.

Les craintes de l’agence sont d’autant plus justifiées que le pays est dirigé par un exécutif militaire qui a pris le pouvoir par un coup d’État en août 2023. Fitch évoque des « incertitudes politiques » qui pourraient rendre les investisseurs réticents malgré la promesse des autorités de transition d’organiser un dialogue national pour rédiger une nouvelle constitution et un nouveau code électoral afin d’organiser des élections libres et équitables, en août 2025. « Le retour à l’ordre constitutionnel pourrait être retardé étant donné le court délai du programme ambitieux et de la faiblesse institutionnelle du Gabon ». 

Cette information est donnée alors que l’agence américaine a confirmé la note de défaut de l’émetteur (IDR) en devises à long terme du Gabon à « B- », l’a retirée de la surveillance de notation négative et lui a attribué une perspective stable. Mais à en croire l’agence, le pays ne semble pas afficher des fondamentaux assez solides pour convaincre les investisseurs internationaux. « La faiblesse de la gestion de la trésorerie met en évidence des difficultés persistantes de coordination entre la direction de la trésorerie et le service de la dette, ce qui contraint les notations ». L’agence redoute notamment l’accumulation continue d’arriérés extérieurs en raison d’une mauvaise gestion des finances publiques qui pourrait mettre en péril les paiements aux déficits du secteur privé.

L’autre facteur de crainte évoqué par l’agence réside dans les conditions financières mondiales difficiles exacerbées par la baisse des cours de l’or noir et de la guerre en Ukraine. Mais le Gabon reste un habitué des marchés internationaux et son historique de défaut vierge reste un élément important qui renforce la crédibilité de sa signature. En août 2023, le pays a finalisé une opération d’échange de dette contre nature, offrant un allégement financier de 95 millions de dollars (0,4 % du PIB) pour son euro-obligation de 700 millions de dollars arrivant à échéance en 2025. et de 405 millions de dollars (1,7 % du PIB) pour les échéances de février et novembre 2031.

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