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L’impact de la Covid-19 moins importante sur les économies de la Cemac

La Beac pointe une remontée des réserves de changes et estime le recul du PIB pour le restant de l’année à 3,1% contre -5,9% projeté en juin dernier.

Plus de peur que de mal ! L’impact de la crise sanitaire du coronavirus sur les économies de la Cemac ne se fera pas ressentir avec la même gravité qu’annoncée au départ par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Le Comité de politique monétaire(Cpm) de l’institut d’émission l’a confirmé au cours de sa troisième réunion ordinaire de l’année tenue le 30 septembre dernier. Plus concrètement, le 3e trimestre 2020, dans la sous-région, a été marqué par une reprise de la quasi-totalité des activités économiques.

Exception faite des services marchands notamment les hôtels, les transports et le divertissement qui pâtissent encore des restrictions de divers ordres. Ce regain d’activité, constate le Cpm, est consécutif à la « levée progressive des mesures de confinement et le redressement des cours du pétrole » précise le communiqué publié à l’issus des travaux.

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Fort de ce regain des activités, le Cpm a revu ses indicateurs économiques pour les perspectives des 6 pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée Equatoriale et Tchad). Projeté à -5,9% en juin dernier, le taux de croissance devrait plutôt être de -3,1%. Un recul tout de même ! Initialement annoncé à 2,5%, la pression inflationniste devrait quant à elle connaître une légère remontée pour se situer à 2,6%.

Toujours selon le Cpm de la Beac, la dégradation des déficits budgétaire et extérieur devrait être moins prononcée pour le restant de l’année, soit respectivement 2,6% et 4,7% du PIB, contre 4,5% et 7,3% projetés en juin 2020. Autre indicateur, c’est le taux de couverture extérieur de la monnaie qui devrait remonter à 69,9% contre 55% initialement annoncés. Le 24 juin dernier, au cours de sa deuxième réunion de l’année, le Cpm projetait une baisse drastique des réserves de change à 2,96 mois d’importations de biens et services. L’institut d’émission a revu sa copie et projette une hausse des réserves au-dessus du seuil (03 mois) d’importations.

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Notons que ces prévisions sont fortement tributaires de l’évolution de la pandémie et du coût sur le marché international du baril de pétrole, principal produit d’exportation des pays de la Cemac. De quoi renforcer l’inquiétude de la Beac malgré les perspectives relativement encourageantes. « …la consolidation de la position extérieure de la Beac serait encore plus fragile en 2020, au regard des grandes incertitudes qui entourent les prévisions économiques de la sous-région », précise le communiqué. Fort de ces incertitudes, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangée l’orientation accommodante de sa politique monétaire en reconduisant les conditions d’interventions.

Rappelons que c’est au cours de la première session annuelle du Cpm de la Beac tenue au mois d’avril, que l’institution avait engagé des mesures de soutien vis-à-vis des économies de la Cemac dans le but de limiter les effets néfastes de la pandémie sur les économies de la Sous-région. Il s’agit par exemple de la révision à la baisse de taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 50 points de base, soit de 3,50% à 3,25% ; la révision à la baisse de 100 points de base du taux de facilité de prêt marginal de 6,00% à 5,00%, la révision à la baisse du taux de facilité de dépôt à 0,00%.

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