Conjoncture

L’implémentation de l’auto-dépistage au Cameroun révèle un taux de séropositivité de 4,4% en 12 mois

Il s’agit du résultat d’une étude menée par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social, dans le cadre du projet « HIV self-testing Africa Initiative », et rendu public ce mercredi 31 août 2022 à Yaoundé.

Pour la toute première fois depuis sa mise sur pied par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2016, la stratégie d’Autotest salivaire a été implémentée au Cameroun dans le cadre du projet « HIV self-testing Africa Initiative », mené durant 22 mois, entre avril 2020 et juin 2022, par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social (Acms), grâce à un fond catalytique de Unitaid, une agence de santé mondiale qui œuvre dans la recherche des solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

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Le rapport final de ce projet a été présenté le mercredi 31 août 2022 dans la ville de Soa, région du Centre, et il appert qu’un total de 531 personnes ont été testées positives grâce à cette stratégie d’auto-dépistage prônée par l’OMS, soit 4,4%, tributaires du nombre de kits réactifs retournés par les sujets. Ce résultat a été obtenu au terme d’opérations de distribution des kits d’autotests du Vih durant la période sous revue, dans les entreprises, les formations sanitaires, ainsi qu’au sein des communautés de trois régions : le Centre, le Littoral et le Sud. A cet effet, 63 842 kits auto-tests salivaires ont été distribués, dont 10 548 en entreprises, 14 444 dans les communautés, et 15 878 en formations sanitaires, pour un taux d’utilisation de 99,4%.

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L’objectif de ce projet pilote est en effet d’accompagner le Cameroun à travers le Comité nationale de lutte contre le Vih/Sida(CNLS), dans le cadre du lancement et de la mise en œuvre de l’autotest. Concrètement, il s’est agi de : créer un environnement propice à l’introduction et à l’intégration de l’auto-dépistage du VIH ; de mettre en place des modèles de prestation de services qui augmentent le potentiel d’utilisation de l’auto-dépistage du VIH et les liens avec les services de soins, de traitement et de prévention ; de diffuser les meilleures pratiques issues de la mise en œuvre de l’auto dépistage du Vih.

La particularité de l’auto-dépistage salivaire, est qu’il se fait en toute intimité par le sujet qui le sollicite, contrairement au dépistage classique qui se fait dans une formation sanitaire par un personnel de santé, informé préalablement du résultat du test. « L’autotest vient compléter le dépistage classique qui existe déjà, en se disant, ceux qui ne viennent pas à l’hôpital, ceux qui sont difficiles à atteindre, comment les atteindre avec l’autotest, afin qu’ils puissent se dépister dans leur intimité, et partager s’ils le veulent leur résultat », étaye la directrice exécutive de l’Acms, Diarra Kamara. Il incombe désormais au gouvernement de s’en approprier, pour en faire une solution alternative au test de dépistage classique.

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La mise en œuvre du projet « HIV self-testing Africa Initiative » par l’Acms a coûté 824,3 millions de FCFA, soit 88% du budget global alloué pour ce programme qui était de 936,9 millions de FCFA.

Pour mémoire, le taux de prévalence du Vih/Sida au Cameroun est passé de 5,6% en 2004, à 2,7% en 2020 chez les personnes âgées de 15 à 49 ans, selon les estimations de Spectrum 2021, relayées par l’Acms.

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