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Loi de finance : le Cameroun rate ses objectifs 2019

Qu’il s’agisse des recettes, des dépenses, des emprunts et donc, les réalisations ont été en deçà des prévisions de la loi de finances rectificative l’année dernière. En cause, la presistance des procédures dérogatoires et le système de la passation des marchés publics.

Le rapport d’exécution du budget de l’Etat pour 2019 est disponible. Un document destiné à éclairer la lanterne des parlementaires et des citoyens sur la gestion des finances publiques au cours du précédent exercice. Les chiffres parlent d’eux-même : sur une prévision des recettes budgétaires de 5 401 milliards de FCFA, le taux d’exécution n’a été que de 93,6%. De même, la dotation globale des dépenses, de 5 409,5 milliards de FCFA, n’a été consommée qu’à 95,9%. Voté avec un déficit de 1,5% du produit intérieur brut (PIB), le budget de l’Etat affiche un solde budgétaire est de -786,8 milliards, soit -3,5% du PIB, au terme de l’année.

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Le constat est donc sans équivoque: le budget de l’Etat n’a pas été exécuté d’une manière satisfaisante en 2019. Le ministère des Finances (Minfi) explique cette contre performance dans  l’exécution de la loi de Finances 2019 par « la subsistance des procédures dérogatoires, quelques insuffisances dans l’exécution du budget d’investissement public et des difficultés d’ordre technique liées à l’exécution du budget».

Ainsi, les recettes internes n’ont été recouvrées qu’à 91,4% (3 517,1 milliards) pour des prévisions de 3 846 milliards. Une contre-performance imputable aux recettes non pétrolières qui ont été recouvrées à hauteur de 2 932,6 milliards (87,8%), pour un objectif de 3 340,0 milliards fixé par la loi de finances rectificative. Les recettes non fiscales ont rapportées 164,5 milliards, en baisse de 35,5 milliards par rapport à la prévision de 200 milliards de la loi de finances rectificative. Pour ce qui est des emprunts et dons, le montant recouvré est de 1 537,7 milliards pour une prévision de 1 555,0 milliards, soit un taux d’exécution de 98,9%.

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Vents contraires

Le bilan n’est pas plus flateurs pour ce qui est des dépenses. Certes, les dépenses courantes exécutées ont atteint 2 636,2 milliards pour une prévision de 2 551,1 milliards, soit un taux d’exécution de 103,3%, et les dépenses en capital, elles sont ressorties à 1 516,7 milliards contre une prévision de 1 478,0 milliards, soit un taux d’exécution de 102,6%. Mais ce résultat cache mal la contre performance du service de la dette publique. 1 036,7 milliards de dépenses ordonnacées pour une dotation de 1 380,4 milliards (75,1%). Concernant en particulier les dépenses sociales, elles se sont établies à 730 milliards qui correspondent à 3,9% du budget de l’Etat pour une prévision de 739 milliards, soit un taux d’exécution de 98,4%.

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D’une manière générale, explique-t-on au Minfi, ces mauvais résultats résultent, entre autres, de l’incendie de la Société Nationale de Raffinage (Sonara), la poursuite des projets d’infrastructure de la CAN 2021, le ralentissement des activités dans les branches pourvoyeuses de recettes fiscales, la baisse des versements spontanés et la situation sécuritaire fragile dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et sur le plan technique, par l’ordonnance du 29 mai 2019 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 11 décembre 2018 portant Loi de Finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2019, de la poursuite du démantèlement tarifaire lié aux APE.

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