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L’oignon abonde dans les marchés de la Mifi

Les marchés de la ville de Bafoussam sont envahis par les oignons en cette saison. Question prix, il est à la portée de tous les ménages. Occasion pour certains de se faire des réserves en attendant la flambée des prix.

« L’oignon a perdu sa valeur. Venez me tromper, je ne vends pas. Je liquide. C’est la saison des oignons. 350 francs le tas. Trois tas à 1000 francs », peut-on écouter d’un message préenregistré et diffusé à l’aide d’un mégaphone au lieudit « rue mondiale » au marché central de Bafoussam. Dégoulinant de sueur, dans une canicule le jeudi 11 février 2021, le jeune Alim, installé dans ce marché, comme de nombreux autres vendeurs, interpellent les ménagères et autres acheteurs d’oignons. Ici, le prix varie en fonction de la bourse de chacun et de la quantité du produit. « Il y a le tas de 100F, 200F et plus voire de 50F. Chacun trouve son compte. C’est la période des oignons. Je vends au moins 12 sacs par jour. C’est bénéfique et moins cher en même temps en cette saison », explique un jeune revendeur installé au Camp oignon de Bafoussam.

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Sur la place du marché, selon certaines informations recueillies, de nombreux commerçants se sont reconvertis dans la vente des oignons. « Je vendais les fruits. En cette saison des oignons, je me suis tourné vers ce produit. Ça passe et on gagne toujours quelque chose à la fin de la journée », confie Pierre Talla, installé sur un étal de fortune au marché Casablanca de Bafoussam. Certains détaillants font dans la vente ambulante. Dans les brouettes ou dans les plateaux, ils se promènent dans les artères de la ville de la Mifi avec leur marchandise à la recherche des potentiels acheteurs. « Il y a le seau de 500 frs et le filet à 1000 frs. Je fais le tour des agences de voyages pour proposer aux voyageurs. Je peux vendre entre 30.000 et 50.000 FCFA par jour avec une grande marge de bénéfice », explique un revendeur ambulant d’oignons rencontré au petit marché de Baleng dans le deuxième arrondissement du département de la Mifi.

Prix toute concurrence

Malgré la concurrence autour de cette activité, chaque revendeur dit trouver son compte. « Ce qui est sûr, personne ne rentrera avec son stock au magasin enfin de journée. La quantité est là et la demande est aussi grande. Puisque l’oignon coûte moins cher maintenant. Nous faisons bien des recettes au quotidien. Chaque journée de vente est une belle opportunité pour nous », ajoute Pierre Talla. Face à cette abondance de ce produit sur le marché, les ménagères se frottent les mains. A Bafoussam, le sac de 100 kg d’oignons coûte entre 23.000 et 25.000 FCFA. Ce prix est revu à la baisse pour les grossistes, explique un revendeur d’oignons au petit marché de Casablanca. « J’achète à Maroua où à Kaelé au prix de gros entre 19.000 et 20.000 FCFA. Il faut ajouter les charges telles que le transport, la manutention et les taxes communales. Je laisse une autre partie à Ngaoundéré et le camion continue sur Bertoua ou Yaoundé ou ici à Bafoussam afin de satisfaire la demande de chacun client », confie Amadou Djalou, un grossiste du Camp oignon de Bafoussam.

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Il y a plus d’un mois, selon les dires des consommateurs, les oignons rouges étaient les seuls à sauver les ménages. Il était vendu à un prix à la portée de tous. « L’oignon rouge a été toujours moins cher sur le marché. Les clients achètent plus cette variété. Le produit sort très bien. D’abord à cause de son prix mais aussi pour le goût. C’est la saison aussi. Les clients profitent bien de son abondance pour en consommer. Nous aussi, on profite pour en faire des économies », explique Marie Kengni, vendeuse d’oignons au marché C de Bafoussam. De nombreux consommateurs faisaient ainsi recours à cette variété au moment où les oignons blancs étaient onéreux et rares en cette période. « L’oignon était devenu une affaire de riches. On ne vendait plus pour 200F. Le prix du sac d’oignon blanc variait entre 90.000F et 120.000F. Je suis revendeuse », a-t-elle confié. Cultivée comme plante potagère pour ses bulbes, sa saveur et son odeur forte, les clients ont les préférences qui justifient leurs choix.

200.000 tonnes par un an

Selon les affirmations d’Amadou Djalou, des camions traversent la ville de Ngaoundéré chaque jour à destination de Yaoundé ou de Douala ou de Bafoussam. Dans la capitale, c’est au marché 8ème à Tsinga que certains grossistes revendent leur cargaison en provenance des régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Pour des cargaisons à destination de Bafoussam, des conducteurs passent par le Noun afin de livrer les clients sur place. C’est à partir de Bafoussam que les autres marchés de la région de l’Ouest sont approvisionnés en ce produit. Certains vendeurs occasionnels ou classiques ou autres ménages en profitent pour faire des stocks en espérant la flambée des prix d’ici le mois de septembre après la rupture de l’approvisionnement du marché par les producteurs. Jusqu’au mois de juillet 2021, selon les assurances de ce dernier, l’oignon sera toujours disponible sur les marchés de Ngaoundéré. Selon lui, cette année, la production d’oignons a été supérieure à l’année 2020. Dans la seule région de l’Extrême-Nord, l’association des producteurs d’oignons de cette région estime la production à plus de 200.000 tonnes. Dans le bassin de production de la région du Nord, la campagne a été aussi bonne si l’on s’en tient aux déclarations de certains revendeurs qui disent maitriser la tendance de l’alimentation du marché en ce produit par les producteurs.

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Armel Djiogue

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