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Made in Cameroun : les incitations annoncées par Paul Biya

Après un ralentissement économique causé par la pandémie du coronavirus cette année, le président de la République projette un rebond l’année prochaine. Le président prescrit au gouvernement une politique visant la transformation structurelle de l’économie pour réduire le déficit de la balance commerciale. Il est envisagé de mettre plus de vigueur sur la politique d’import substitution comme principal levier de renforcement de la souveraineté économique. La priorité sera donnée à la modernisation de l’agriculture et l’industrialisation pour générer une croissance endogène et inclusive, soit de décourager progressivement leur importation.

3 ,2% de croissance du PIB dont 3,3% pour le secteur non pétrolier et -1% pour le secteur pétrolier ; une inflation contenue en dessous de la norme communautaire de 3% ; un déficit budgétaire global de 2,7% du PIB et un déficit du compte courant de 1,3% du PIB. Tels sont les hypothèses macroéconomiques à partir desquelles le gouvernement doit confectionner le budget de l’Etat pour le prochain exercice. Sans perdre de vue les éléments de contexte : incertitudes inhérentes à la pandémie de la Covid-19, les crises sociopolitique et sécuritaire et la mise en œuvre du programme économique et financier conclu avec le FMI. Ces informations sont précisées dans la circulaire présidentielle préparatoire au budget de l’Etat pour l’exercice 2021, signée le 10 juillet 2020. Anticipant sur une stabilité du cours de pétrole à 37,87 dollars, Paul Biya fixe à l’équipe de Dion Ngute l’objectif d’une « reprise économique afin de replacer le pays sur le sentier de l’émergence en jugulant les effets néfastes de la pandémie de la Covid-19 par la transformation structurelle de l’économie. »

Les priorités porteront sur les politiques de relèvement, notamment la modernisation de l’agriculture et l’industrialisation. Tour de vis fiscal Dans ce cadre, il est demandé au gouvernement de préparer des mesures d’encouragement de la consommation des ménages qui est considérée comme une « dimension essentielle de la croissance économique ». De même, la politique fiscale doit poursuivre l’élargissement de l’assiette fiscale, la refonte des régimes d’impositions (révision des seuils du chiffre d’affaires pour l’assujettissement à la TVA) afin d’améliorer son rendement ; le renforcement de la fiscalité environnementale ; la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, la modernisation du régime de taxation des mutations à titre gracieux (successions et donations) ; la promotion du civisme et de la justice fiscale, la mise en œuvre d’une politique douanière incitative à l’industrialisation du Cameroun, la rationalisation et la réduction de la dépense fiscale.

 Patriotisme économique

Au plan économique, il est prescrit au gouvernement de s’assurer « l’avancée vers l’atteinte des objectifs d’émergence à travers la transformation structurelle de l’économie ». Le président de la République attend donc sur sa table, l’avant-projet de loi de modernisation de l’économie, portant orientation programmatique de la stratégie nationale de développement du Cameroun pour la période 2020- 2030 ; l’achèvement de la mise en service des grands projets de première génération. Tout comme il instruit la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles initiées dans le cadre du programme économique et financier avec le FMI ; l’effectivité de la révolution agricole ; l’opérationnalisation des barrages hydroélectriques et des centrales solaires ; la mise en œuvre coordonnée du plan directeur d’industrialisation en veillant à une plus grande transformation des matières premières locales; l’amélioration de la production et de la compétitivité de l’économie nationale par le biais de la réduction des coûts de facteurs de production et l’accroissement de l’offre locale des biens et services à l’origine du déficit de la balance commerciale. Par ailleurs, Paul Biya demande à son gouvernement de promouvoir une concurrence saine, à travers le respect des règles de marché ; de mettre à disposition des producteurs des intrants agricoles et semences à haut rendement et de faciliter l’accès aux équipements et matériels agricoles ; mettre en place un train de mesures fiscales et budgétaires au profit des entreprises frappées par la crise de la Covid-19 ; poursuivre la promotion des champions nationaux et le patriotisme économique.

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