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Magzi : le poids des zones industrielles dans l’économie

Cette institution publique a permis aux entreprises de contribuer en 2017 pour près de 503,5 milliards de FCFA aux recettes internes, représentant 10.9 % de l’ensemble des ressources de l’Etat. Entre 2015 et 2017, leur taux de croissance est passé de 6,2% à 19,5%.

La Magzi est devenue une société à capital public depuis le Décret du 24 avril 2019. Cet office public est chargé principalement de l’aménagement et de la gestion des zones industrielles sur toute l’étendue du Cameroun. Elle appuie également l’Etat dans la mise en oeuvre de sa politique de promotion industrielle. La Magzi dispose actuellement de dix zones industrielles d’une superficie totale de 1 292 hectares, réparties dans huit régions du Cameroun. Il s’agit notamment des zones industrielles de Ngaoundéré (109 ha), Yaoundé-Sud (316 ha) Douala-Bonaberi (192 ha), Douala-Bassa (147ha), Garoua Djamboutou (90 ha), Bafoussam-Bamengou (24 ha), Bafoussam-Tchitap (3 ha), Bamenda-Nkwen (43 ha) et Ombé dans le Sud-Ouest (133ha).

Avantages

D’après Georges Christol Manon, le Directeur général de la Magzi, «on peut estimer le taux d’occupation global de ces zones à 60% environ». Un taux appréciable du fait des avantages liés à l’installation d’une entreprise en une zone Magzi. D’abord, la sécurité foncière et juridique: «toutes nos zones industrielles sont couvertes par un titre de propriété et l’implantation des entreprises se fait sur la base d’un bail», explique Georges Christol Manon. Ensuite la durée et la nature des baux: «Toujours au rang des avantages, les baux que nous signons sont emphytéotiques, et leur durée varie entre 18 et 25 ans susceptible d’être prorogée jusqu’à 99 ans», ajoute le Directeur général. Enfin, ce dernier cite le loyer compétitif (variant entre 300 et 1000F m²/an en fonction du niveau d’aménagement de la zone), la possibilité de bénéficier des tarifs préférentiels, la facilitation de l’implantation des entreprises en cas de préfinancement des travaux d’aménagement de leurs parcelles, l’accompagnement des entreprises dans le montage de leurs dossiers techniques, et le suivi de leurs travaux de construction.

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Plus concrètement, l’impact positif des activités dans les zones industrielles est perceptible sur la production intérieure du Cameroun, selon une étude réalisée par le Cabinet Consulting. Georges Christol Manon indique qu’en 2017, les entreprises installées dans les zones industrielles de Bonaberi, Bassa et Yaoundé-Sud ont réalisé un chiffre d’affaires de près de 306.5 milliards de FCFA. Que la production globale de ces entreprises représente en moyenne 9,68 % de la production nationale sur la période 2014-2017, avec une valeur ajoutée de 1.064 milliards de FCFA en 2017, correspondant à une contribution de 0.36 point à la croissance du Produit intérieur brut. Par ailleurs, les entreprises sous zones Magzi employaient plus de 13.277 personnes en 2017, pour une masse salariale de 16.326 milliards de FCFA: «cette main-d’œuvre représente 4,3 % de la main d’œuvre nationale formelle estimée à 305.357 actifs», insiste le manager. Sur le plan financier, les entreprises installées dans les zones industrielles ont contribué pour près de 503,5 milliards de FCFA aux recettes internes en 2017, et représentent 10.9 % de l’ensemble des ressources de l’Etat.

Titres fonciers à problème

Leur taux de croissance des impôts et taxes payés est relativement plus élevé que le taux de croissance du budget de l’Etat. Ledit taux est passé de 6.2 % en 2015 à 19.5 % en 2017. Concernant la Balance commerciale, les entreprises des zones industrielles concernées ont enregistré en 2017 des exportations évaluées à 55,5 milliards de FCFA. De sources internes à la Magzi, «l’institution aurait pu présenter de meilleurs résultats et un bilan plus positif». Pointant de nombreux dysfonctionnements. Sa mission d’aménagement et de mise en valeur du foncier industriel depuis 1971 connait en effet de nombreuses pesanteurs, malgré la réforme de 2019. La mise à niveau des zones industrielles Magzi figure parmi les priorités de la Direction générale. Georges Christol Manon juge ainsi «urgent» cet important chantier: «nous nous y attelons pour continuer à attirer les clients par rapport aux normes requises en la matière».

«Nous sollicitons un programme national de développement des zones industrielles»

Georges Christol Manon, Directeur général de la Magzi

Pour intégrer une zone industrielle Magzi; il y a quelques conditions préalables à remplir, notamment faire une demande, remplir une fiche modèle comportant des indications sur l’activité envisagée, les emplois attendus, les salaires, le montant des investissements etc. produire une étude de faisabilité du projet ; fournir les statuts de l’entreprise ou de la société ; s’acquitter des frais de bornage ; produire des plans de construction ainsi que les devis y relatifs… La place de la Magzi comme aménageur institutionnel des zones d’activités industrielles a été réaffirmée par le décret du 24 avril 2019 qui transforme la Magzi en société à capital public, chargée de l’aménagement des zones industrielles sur toute l’étendue du territoire national. Mais les difficultés structurelles non encore résolues et le caractère inachevé de sa réhabilitation imposent que l’État continue à lui apporter des appuis, afin de lui permettre de retrouver tous ses équilibres et de faire face à la concurrence. À cet égard, notre plus grand souhait est que la question du foncier industriel soit pleinement prise en compte dans les documents de planification stratégique de l’État à travers notamment l’élaboration d’un programme national de développement des zones industrielles. Ce vœu vient d’être exaucé par le Chef de l’État à qui nous disons une fois de plus grandement merci.

Lire aussi : La Magzi veut dresser la cartographie des zones industrielles

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