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Marché des capitaux : le Cameroun a mobilisé plus de 4000 milliards dans la Cemac en 10 ans

Tourné depuis 2010 vers la mobilisation endogène de l’épargne, le trésor public camerounais tire son épingle du jeu avec des taux de rendements attractifs.

Depuis 2011, le Cameroun, comme la quasi-totalité des pays de la Cemac a recours à la mobilisation endogène de l’épargne pour couvrir ses besoins de trésorerie. Une alternative plus efficace que les avances statutaires de la Beac et mieux adaptés aux besoins comparée aux financements internationaux. Selon la Direction générale du trésor, de la Coopération financière et monétaire(Dgtcfm) du ministère des Finances, c’est au total 4161 milliards que le pays a mobilisé entre 2011 et 2021 dans la sous-région, soit 3 306 milliards par adjudication (sur le marché monétaire) et 795 milliards par syndication (émission des valeurs du trésor par l’intermédiaire des sociétés de gestion et d’intermédiation).

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Le marché monétaire de la Beac se présente ainsi comme une place privilégiée de financement pour le pays. Pour assurer une souscription sur ses OTA et BTA, le pays s’est constitué un réseau bien huilé de 21 spécialistes en valeurs du trésor(SVT) qui lui garantissent à presque toutes les sorties, les montants sollicités à des taux compétitifs. Selon la Beac, le trésor public camerounais détient plus de 50% des titres d’emprunts en circulation dans la Cemac. « Le Cameroun est aujourd’hui le seul pays au sud du Sahara qui s’endette encore à des taux d’intérêt de moins de 3 % pour les titres de courte maturité et de moins de 7 % pour les maturités longues » s’était d’ailleurs vanté le Dgtcfm, Moh Sylvester. Pour parvenir à fidéliser ses investisseurs, le Cameroun s’est doté d’un mécanisme de paiement qui lui permet d’éviter tout défaut de paiement depuis le lancement de ce marché en 2011. En effet, pour chaque emprunt, la Beac ouvre dans ses livres un compte d’amortissement. Chaque 15 du mois, période de pic de recettes fiscales, elle prélève un montant du compte unique du Trésor qu’elle reverse dans le compte d’amortissement. A chaque échéance de remboursement, elle débite le compte d’amortissement pour créditer le ou les comptes des investisseurs ayant souscrits à cet emprunt.

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S’agissant du marché financier où les opérations sont émises par syndication, le Cameroun a mobilisé un peu plus de 800 milliards de FCFA à travers 5 opérations, dont la dernière date de 2018. Malgré la confiance dont il bénéficiait sur ce marché, le pays est resté muet pendant 3 ans préférant l’émission des OTA sur le marché monétaire. La différence est que pour le premier, l’émetteur doit obligatoirement avoir recours à des tiers dont la prestation est payée à 2,1% du montant total, ce qui n’est pas le cas du second. « C’est vrai que le marché monétaire reste très porteur, mais ce que nous voulons faire sur le marché financier, le marché monétaire aura de la peine à le faire. Nous voulons faire une opération d’envergure» a justifié, sans trop de précisions Samuel Tela, le Directeur de la trésorerie au Minfi.

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Rappelons que les montants mobilisés par ces instruments ont permis au pays de financer plusieurs projets d’envergure notamment : la réhabilitation et construction des stades de Bandjoun, Japoma, Garoua, Olembe…  La construction du port en eaux profondes de Kribi, le financement de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen etc.

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