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Marché financier de la Cemac : les détails sur l’augmentation de capital de la Bvmac

3 ans après la fusion physique et institutionnelle des deux bourses de la Cemac, la Bvmac peine à s’imposer comme un pôle de référence pour la mobilisation des financements en monnaie locale. L’augmentation de capital, en préparation, devrait permettre à cette entité de renforcer ses fonds propres afin d’intensifier ses activités de propagande auprès des entreprises et des investisseurs de la sous-région et renforcer son dynamisme.

Convoqués le 15 septembre prochain en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires de la Bourse des valeurs mobilière d’Afrique centrale(Bvmac) devront principalement se prononcer sur l’augmentation du capital social de cette société anonyme, qui est actuellement de 6,842 milliards de FCFA. Il s’agit d’une recommandation faite par le groupe de travail mis en place par le gouverneur de la Banque centrale pour l’opérationnalisation de la 2e phase du projet d’unification. L’avis de convocation signé par Henri-Claude Oyima, le PCA de la place boursière n’en dis pas plus sur les tenants et les aboutissants de cette opération. Selon les informations de EcoMatin collectée auprès des sources proches du dossier, l’augmentation portera sur un montant de 3,5 milliards de FCFA dont 2 milliards en apports en numéraires et 1,5 milliard par compensation d’une créance de la Douala Stock Exchange(DSX). Faut- il le rappeler, en absorbant la bourse de Douala en 2019, la Bvmac s’est également arrogé la totalité de son passif, dont un prêt évalué à 1,4 milliard de FCFA. L’augmentation de capital par incorporation de créances permet à la société d’obtenir une réduction de sa dette, ce qui lui permet indirectement de s’enrichir.

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S’agissant des apports en nouveaux (2 milliards de FCFA), une moitié (1 milliard) sera issue d’émissions de nouvelles actions. Le nombre d’actions tout comme leur coût restent pour l’instant un secret de polichinelle. Ce qui est un acquis pour l’instant, c’est qu’il y aura de nouveaux actionnaires dans le tour de table. Il s’agit principalement ici des sociétés de bourses agréées par la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf) mais n’ayant pas encore pris de participation dans le capital de la Bvmac. Selon le règlement de la Cosumaf, le montant à injecter par entité est de 40 millions de FCFA ce qui va accroître leurs participations qui représente à ce jour 34,87% du capital contre 47,15% pour les sociétés publiques, 7,21% pour les compagnies d’assurances et 10,84% pour d’autres actionnaires. Cette opération devrait donc leur permettre de s’arrimer à cette exigence règlementaire. Après viendra la discussion sur l’affectation des parts restantes. Selon l’avis de convocation de l’AG consulté par EcoMatin, les actionnaires actuels pourraient être appelés à renoncer à leur droit préférentiel de souscription. Une proposition qui ne semble pas du goût de certains actionnaires historiques qui souhaitent agrandir leurs parts à travers cette opération et qui pourraient voter contre.

Le 1 milliard restant sera octroyé par la commission de la Cemac à travers le Fond de développement de la Communauté(Fodec) sous forme de prêt à long terme. La maturité reste méconnue mais selon nous, elle sera suffisamment longue « le temps qu’il y ait plus d’activité génératrice qui lui permette de rembourser » renseigne une source proche, du dossier.

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L’idée derrière l’augmentation de capital est surtout de renforcer les fonds propres afin de donner un coup d’accélérateur au processus de dynamisation du marché financier, 2e étape après la fusion physique et institutionnelle en 2019. Ce qui devrait être facilité par l’inscription très prochaine à la cote de la bourse des entreprises d’Etat. Le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale ont déjà transmis chacun une liste de 3 entreprises publiques dont elles souhaitent vendre une partie du capital à la bourse. Si le Cameroun, le Tchad et la RCA traînent encore le pas, la transmission de leurs listes devrait permettre de vivifier un tant soit peu la bourse sous régionale dont l’illiquidité et la stérilité des transactions ne sont plus à démontrer. Au 1er août 2022, la contribution du marché financier au financement des économies de la Cemac ne représente que 1,429% du PIB sous régional.

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