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Marché financier de la Cemac: quatre semaines vierges à la bourse de Douala 

Malgré l’entrée en vigueur du contrat de liquidité, la bourse sous régionale fait de plus en plus preuve d’illiquidité.

Les jours se suivent et se ressemblent presque tous à la Bourse des valeurs Mobilières d’Afrique centrale(Bvmac) basée à Douala. A la fermeture du marché le 13 juin dernier, aucune transaction n’a été enregistrée.  Qu’il s’agisse des actions ou des obligations, pas un seul titre n’a été transigé. Pourtant, la demande et l’offre ne manquent pas. Sur le compartiments actions par exemple, le volume cumulé de titres demandés a atteint 942 soit 664 pour Socapalm, 228 pour Safacam et 50 pour la Société des Eaux Minérales du Cameroun(SEMC). La Régionale et SIAT Gabon n’ont pas d’offres pendantes pour le moment, au contraire, 96 titres de propriétés de la microfinance camerounaise sont placés à la vente. Sur le compartiment obligataire, plus d’un million de titres attendent preneur. C’est le cas de la valeur « EOBDE 5,45% net 2020-2027 » qui détient le record des ordres non exécutés avec plus de 930 000 titres placés à la vente. Cette physionomie du marché est, à quelques exceptions près, la même qui prévaut depuis 4 semaines. Une situation qui renseigne davantage sur l’illiquidité de la bourse sous régionale. Au 31 décembre 2021, le compartiment actions de la Bvmac affichait un ratio moyen de liquidité de 0,32% tandis que celui des obligations affichait 0,6%. Ce qui demeure très faible pour rendre la place boursière de la Cemac attractive.

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Contrats de liquidités

Afin de relever le niveau de transactions hebdomadaires, le conseil d’administration de la Bvmac avait, en février dernier, décidé de systématiser, pour les émetteurs de valeurs mobilières, l’obligation de signer un contrat de liquidité avec une société de bourse. Concrètement, les émetteurs sollicitant l’admission de leurs titres à la côte devaient mettre à la disposition de leur société de bourse une enveloppe financière et des titres en utilisant comme assiette, le volume de l’emprunt souscrit par les investisseurs personnes-physiques. Le taux était fixé à 2% et 0,5% de l’assiette respectivement pour le montant en espèces et la dotation en titres. Dès lors, la société de bourse était tenue d’intervenir sur la plateforme de la Bvmac en « offrant à la vente ou à l’achat et/ou les deux, le titre concerné dès lors qu’elle constate que sur une période d’une semaine allant de lundi à vendredi, il n’y a eu aucun échange relevant de l’activité normale du marché boursier sur ce titre pour lequel il assure l’animation contractuellement ». Seulement, 4 mois après l’entrée en vigueur de cette décision, les effets tardent encore à se faire ressentir et les critiques fusent de partout. « C’est une absurdité que d’appliquer un contrat de liquidité sur les valeurs obligataires. Ce sont des contrats liés à une duration, et qui quittent la cote une fois l’échéance arrivée. Ceux qui les détiennent par principe les conservent pour percevoir les coupons. Historiquement ce sont des titres moins liquides que les actions sur tous les marchés du monde et qui ne fluctuent presque pas. On ne contraint pas un émetteur d’obligation à faire de l’animation » tempête un intermédiaire du marché financier.  De même, la réduction de l’assiette de base aux seuls souscriptions des personnes physiques rend difficile les transactions quand on sait que leur participation ne sont pas assez significatives pour impulser véritablement du mouvement sur la place boursière ; le marché étant dominé par les investisseurs institutionnels et les banques. 

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