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Marché financier: la Bvmac peine à mobiliser les 1,5 milliard restants pour porter à 10,5 milliards son capital

Dans le cadre du processus d’augmentation de son capital à 10,5 milliards de Fcfa, la Bvmac doit encore mobiliser 1,5 milliard de Fcfa. Dont 1 milliard auprès du Fond de développement de la Communauté (Fodec) qui tarde à se concrétiser.

Le conseil d’administration de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), a approuvé une opération d’augmentation de capital de 2 milliards de Fcfa. C’était à l’issue des travaux de la session ordinaire du conseil d’administration tenue le 17 avril dernier à Douala. Le capital de la bourse régionale passe ainsi de 7 à 9 milliards de Fcfa. Il s’agit de la deuxième opération d’augmentation de capital en l’espace de 2 ans. En 2022, la bourse avait enregistré l’entrée dans son capital de 5 nouvelles entités avec chacune une souscription de 40 millions de FCFA soit un apport global de 200 millions de FCFA, portant à cette époque le capital à 7 milliards.

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Selon plusieurs sources contactées par EcoMatin, la nouvelle augmentation du capital a été possible grâce à « la conversion en actions d’une créance réclamée depuis 15 ans à la défunte Douala Stock Exchange (DSX) par les entreprises camerounaises actionnaires ». Il s’agit plus précisément de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), la Société nationale d’investissements (SNI), la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et le Crédit foncier du Cameroun (CFC). En absorbant la bourse de Douala en 2019, la Bvmac s’est également arrogé la totalité de son passif, dont un prêt évalué à 1,4 milliard de FCFA. « Nous sommes en train d’agir sur le renforcement des fonds propres. Donc, la Bvmac va augmenter son capital social de 3,5 milliards de FCFA, après que certains actionnaires aient renoncé à des créances qu’ils avaient vis-à-vis de l’institution pour plus d’un milliard et demi. Ce qui va être consolidé en fonds propres », indiquait le Directeur général de la Bvmac Louis Banga Ntolo dans une interview accordée à EcoFin. Ainsi dit, l’augmentation de capital par incorporation de créances permet à la société d’obtenir une réduction de sa dette, ce qui lui permet indirectement de s’enrichir.

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Ça traine…

En effet, dans le cadre du processus devant porter son capital de 10,5 milliards à terme, la Bvmac doit encore mobiliser 1,5 milliard. Dont 1 milliard auprès du Fond de développement de la Communauté (Fodec) qui tarde à se concrétiser.  De plus, la bourse régionale attend toujours que les banques actionnaires libèrent leurs parts dans le capital. Le montant escompté de l’opération est de 500 millions de Fcfa. D’après certaines sources, ces banques sont frileuses à l’idée de débloquer leurs parts de financements car la Bvmac n’est pas une institution rentable. Pour preuve, en 2021, et pour la 3e année consécutive, la bourse régionale des États de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée Équatoriale, Tchad) terminait l’année dans le rouge. Les états financiers de l’exercice 2021 affichaient un résultat net négatif de 237 millions de Fcfa. Ces lenteurs in fine handicapent la Bourse régionale dans l’atteinte de son objectif.

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Le coup de pouce

L’idée derrière l’augmentation de capital est surtout de renforcer les fonds propres afin de donner un coup d’accélérateur au processus de dynamisation du marché financier, 2e étape après la fusion physique et institutionnelle en 2019. Ce qui devrait être facilité par l’inscription très prochaine à la cote de la bourse des entreprises d’Etat. Le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale et le Cameroun ont déjà transmis chacun une liste d’entreprises publiques dont elles souhaitent vendre une partie du capital à la bourse. La transmission de leurs listes devrait permettre de vivifier un tant soit peu la bourse sous régionale dont l’illiquidité et la stérilité des transactions ne sont plus à démontrer. Au 1er août 2022, la contribution du marché financier au financement des économies de la Cemac ne représente que 1,429% du PIB sous régional.

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