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Marché monétaire : 4000 milliards d’encours de valeurs du trésor

C’est la preuve de la bonne santé du marché monétaire depuis son institution en 2008. Reste cependant un autre palier à franchir.

« Symbolique ». Le terme est lâché par la Beac, dans un récent communiqué, pour qualifier la progression affichée par le marché des valeurs du Trésor de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale(Cemac). En juin 2021, l’encours des valeurs du Trésor sur le marché monétaire de la Beac a franchi la barre de 4000 milliards de FCFA, a appris EcoMatin. C’est en hausse de 10% par rapport aux 3500 milliards enregistrées 3 mois auparavant et de 52% en glissement annuel. Plus en arrière, notamment en 2011, le marché des valeurs du trésor ne détenait qu’un encours de 50 milliards de FCFA. C’est dire le grand bond réalisé en 10 ans d’activité. Pour la Beac, cette croissance « exponentielle » du marché met en évidence « les interactions positives entre une politique monétaire moderne et un marché régional des valeurs du trésor dynamique». C’est également la preuve qu’en 2020, les Spécialistes en valeurs du trésor(SVT) ont manifesté de l’appétit pour les titres publics.

Priorité aux titres longs

Si il y’a 10 ans, les Bons du trésor Assimilables (BTA), qui sont des titres de courte maturité (ne dépassant pas 1 an), étaient exclusivement sollicité, aujourd’hui, le portefeuille des valeurs du Trésor a été reconfiguré. Depuis le début de l’année 2020, notamment les Etats de la Cemac manifestent une préférence pour les émissions d’Obligations du Trésor Assimilables (OTA). Au 31 mars 2021, les OTA représentaient 68,16% du portefeuille global des titres. Cela traduit non seulement des tensions de trésorerie, en lien avec la pandémie du Covid-19 mais aussi et surtout une confiance retrouvée des investisseurs. «La modification de la structure des instruments financiers circulant sur le marché est la conséquence d’un recours de plus en plus croissant des Trésors publics aux ressources longues, traduisant une consolidation progressive de la confiance des investisseurs aux signatures souveraines de la CEMAC » indique Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Beac et Président du conseil de surveillance de la cellule de règlement et de conservation des titres.

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Pour donner plus de consistance à ce marché, la Beac relève plusieurs défis qui lui permettraient de jouer véritablement son rôle. Il s’agit notamment de la rationalisation généralisée du recours des Etats au marché, (animation du réseau des SVT, transparence, prévisibilité, Régularité, allongement des maturités…), l’optimisation du système d’information pour une automatisation complète de l’ensemble du mécanisme, le développement du marché secondaire et une plus grande attractivité des investisseurs non-résidents.

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Par ailleurs, révèle la banque centrale, la préférence des Banques pour les actifs moins risqués durant la crise n’a pas produit un effet d’éviction vis-à-vis du financement au secteur privé. Entre mars 2020 et février 2021, l’encours des crédits à l’économie s’est accru de 7 785,6 milliards à 8 309,6 milliards. Plus particulièrement, le financement du secteur privé a été maintenu avec un encours des crédits qui est passé de 6 557,7 milliards à 6 845,4 milliards sur la période de référence. La Beac relève néanmoins une dégradation du portefeuille de crédit lequel a concouru à un renchérissement du coût du crédit.

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