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Marché monétaire : la première émission de « bons Beac » déclarée infructueuse

Pour cette opération lancée le 9 février dernier auprès des établissements de crédits de la région, la banque centrale proposait un taux de rémunération de 3,50 %, assez attractif, qui devrait inciter les banques à y souscrire. Boudée, cette nouvelle arme de la Beac vise à assécher les banques et combattre l’inflation galopante en Cemac.

La BEAC, Banque centrale des pays de la CEMAC a annoncé le 14 février dernier que sa toute première émission de bons Beac d’un montant de 50 milliards de Fcfa et d’une maturité de 28 jours lancée le 9 février auprès des établissements de crédits de la région est déclarée infructueuse. Ceux-ci préfèrent se tourner vers le marché interbancaire où ils s’échangent les ressources. Pourtant, à travers cette opération de ponction de la liquidité bancaire la Beac entend accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme, et mieux monitorer son évolution.

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Ce nouvel instrument intervient ainsi comme une offre faite par la Beac aux banques commerciales surliquides, afin qu’elles lui transfèrent leurs excédents de liquidité, contre une rémunération déterminée par les différentes offres de taux d’intérêt faites par les banquiers intéressés. « Nous allons demander à la communauté des banques qui ont de l’argent à mettre à la banque centrale de nous proposer des taux, suivant les montants de liquidité que nous voulons retirer du système. Chaque banque va faire son enchère, et au final nous allons obtenir un taux et retrancher la liquidité excédentaire qui existe dans ces banques, » expliquait Abbas Mahamat Tolli, ex gouverneur de la Beac au sujet de la rémunération.

Pour l’opération susmentionnée, la banque centrale proposait un taux de rémunération de l’ordre de 3,50 %, assez attractif, qui devrait inciter les banques à y souscrire. Le problème se situerait-il au niveau de la vulgarisation de ce nouvel instrument ou encore de l’efficacité de cette nouvelle arme de la Beac qui, en clair, vise à assécher les banques et combattre l’inflation galopante en Cemac.

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Effet limité

Après les relèvements successifs de ses principaux taux directeurs pour durcir le refinancement des banques commerciales, l’augmentation du volume de liquidité prélevé dans les banques chaque semaine (200 milliards de FCFA), et la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire de la Cemac, la Beac pense que cette approche pourrait se répercuter sur le coût du crédit bancaire et restreindre ainsi son accès aux agents économiques. Ce qui devrait réduire la création monétaire dans l’espace Cemac, souvent à l’origine de la hausse généralisée des prix (inflation). Toutefois, confesse-t-elle, la proportion de l’inflation d’origine monétaire n’est que de 20 %. Cela signifie que cette nouvelle mesure n’a qu’un effet limité sur l’inflation monétaire et ne peut avoir d’influence sur l’inflation non monétaire (importée) qui est d’une proportion de 80 %.  

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