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Marchés publics : ces ministères qui ont tiré le budget 2019 vers le bas

Des contre-performances persistent pour ce qui est du lancement des appels d’offres et de la réception des marchés publics au Mintp, Mindcaf et Minader, entre autres administrations.

Le ministère des Travaux publics fait figure de mauvais élève en matière de passation des marchés.  Pour ses 73 projets recensés en début d’exercice, cette administration a lancé 49 appels d’offres (67,1%) sur les 65 attendus et n’a attribué que 47 contrats pour 28 marchés. Aucun projet n’a au final été livré. Au ministère du Domaine, du Cadastre et des Affaires foncières un seul marché a été réceptionné sur les sept de départ. Le département avait au préalable lancé six appels d’offres et attribué six contrats. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a lancé 57 appels d’offres en 2019 pour l’implémentation de 64 projets. 48 marchés ont été signés conséquemment mais seuls 36 marchés (56,3%) sont réceptionnés à ce jour.

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D’autres départements, à l’instar du ministère de l’Education de base ont brillé par le nombre de marchés non livrés. Ici, sur les neuf projets retenus, seuls trois ont été réceptionnés. Même son de cloche pour le ministère des Sports où neuf projets devaient être implémentés. Après sept appels d’offres lancés et 7 contrats attribués, seuls trois marchés sont réceptionnés. Le ministère de la Santé dispute sa place dans le lot en enregistrant un nombre de 17 marchés livrés sur les 44 sur les 36 passés (contre 46 projets au départ.

D’une manière générale, la passation des marchés publics continue de poser des problèmes au Cameroun malgré des améliorations générales dans l’attribution des marchés (88,7%) et le taux de signature (84,8%  en 2019 contre 80% en 2018). Les taux de lancement des appels d’offres et de réception des marchés connaissent une régression par rapport à l’exercice 2018. Ainsi, pour un total de 578 projets arrêtés lors de la programmation budgétaire pour l’exercice 2019, 497 appels d’offre seulement ont été lancés pour un pourcentage de 82,4%, révèle le rapport d’exécution du budget 2019. Ce sont 513 contrats qui ont été attribués au final et seulement 346 marchés réceptionnés à la fin de l’année, soit 59,9%.

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 La passation des marchés publics fait partie des causes de la sous-exécution du budget de l’Etat au cours de l’année 2019, notamment en ce qui concerne l’exécution du budget en dépenses.  Les autres facteurs sont les substances des procédures dérogatoires et la situation de certaines dépenses d’investissement et de fonctionnement. Selon le ministère des Finances, les dépenses exécutées à fin décembre 2019 s’élèvent à 5189,5 milliards de Francs CFA contre 5409 milliards de Francs CFA autorisés. Elles comprennent 2636,2 milliards de Francs CFA de dépenses courantes, 1492,2  milliards de dépenses en capital, 1036,7 milliards pour le service de la dette publique.

Les performances enregistrées dans l’exécution des marchés publiques contrastent avec les dernières réformes engagées en la matière. Lesquelles fixent un nouveau cadre d’élaboration des appels d’offres, redéfinit les responsabilités des différents intervenants dans le processus d’attribution des marchés, avec pour but de réduire les délais, de simplifier les processus, de réduire au maximum les accords de gré à gré et et de limiter le phénomène d’abandon des chantiers. 

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