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Mauvais vent au sein de la Camrail

Encore  en attente du déblocage d’une enveloppe de 1,2 milliard Fcfa par l’Etat du Cameroun, La société Camrail vient d’être déclarée coupable dans l’affaire de la catastrophe d’Eseka qui la confronte depuis à un manque de trésorerie.

La société Camrail  a été déclarée coupable le 26 septembre par le tribunal de première instance d’Eseka dans l’affaire de la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016. Selon un bilan officiel, cette catastrophe  avait coûté la vie à 79 personnes,  et blessé 600 personnes. Les peines infligées n’ont pas encore été prononcées par le juge du tribunal de première instance d’Eseka. Mais, il est déjà connu par tous que Camrail, filiale de Bolloré trasnport & Logistics , et neuf de ses employés ou anciens employés, dont l’ancien directeur général Didier Vandenbon, ont été déclarés coupables d’activités dangereuses, d’homicide involontaire et de blessures involontaires. Une nouvelle qui vient ainsi réjouir les avocats des victimes qui  avaient notamment appuyé leur argumentaire sur plusieurs rapports d’experts, analysant les circonstances du déraillement du train devant relier Yaoundé à Douala. Ces rapports Concluaient à une responsabilité de l’entreprise ferroviaire dans la catastrophe, notamment en raison d’un présumé défaut de freinage et d’une présumée surcharge du train. Camrail avait mis en doute la crédibilité desdits rapports et émettait des réserves sur l’indépendance et l’impartialité des experts.

La Cameroon Railway (Camrail) concessionnaire du chemin de fer camerounais, est plongée dans une convalescence interminable. Deux ans après la catastrophe d’Eseka, la compagnie camerounaise n’a pas recouvré la confiance des passagers et reste également pénalisée par la baisse de la demande de fret au Tchad depuis 2015,  une baisse causée par les contrecoups de la mauvaise conjoncture économique des six pays de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale  (Cemac).  Pour ce qui est des marchandises conteneurisées sur le corridor Douala-Ndjamena, les transporteurs routiers lui ont ravi la vedette. La conjugaison de tous ces facteurs a fini par installer la filiale du Groupe Bolloré dans une situation d’inconfort financier.


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Selon Pascal Miny, directeur général, « Camrail n’est pas en péril financier, mais en manque de trésorerie ». Par conséquent, écrit le journal Jeune Afrique, le nouveau patron en est réduit à donner une seconde vie à onze véhicules cinquantenaires, remisés depuis des lustres. « Encore faut-il trouver 1,2 milliard de F CFA ». Le nouveau patron espère « que le gouvernement débloquera des fonds nécessaires à temps pour profiter des possibilités commerciales qu’offre la prochaine coupe d’Afrique des nations, organisée au Cameroun dans moins d’un an. Le patron de Camrail comptait sur une partie des vingt-cinq voitures voyageuses neuves en cours d’acquisition par l’Etat. « Mais elles ne seront opérationnelles qu’après la compétition », confie JA.

La Rédaction EcoMatin

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