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Médicaments: l’Etat perd près de 33 milliards chaque année en raison des circuits informels de distribution

C’est ce qu’a révélé le ministre de la Santé Publique, lors d’un point de presse qu’il a organisée dans la bâtisse qui abrite les services de son département ministériel

Les chiffres récemment dévoilés par le ministère de la Santé publique révèlent que les Camerounais dépensent 50% de leur argent mobilisé pour s’acquitter de leurs frais de santé, en achats de médicaments.  Malheureusement, en raison de la multiplication des circuits informels de distribution de médicaments, l’Etat qui assure l’approvisionnement des pharmacies, via la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments, ne bénéficie que minimalement de ces retombées financières. A en croire Malachie Manaouda, ministre chargé de la Santé, cette situation  est subséquente à la prolifération des faux médicaments: Entendez, tout produit dont l’acquisition n’a pas suivi la voie normale. Ce qui fait perdre à l’Etat chaque année, pas de 33 milliards de Fcfa, ce qui représente  7,0% des dépenses du gouvernement en matière de santé.

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Pour remédier à cette situation, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a mis sur pied  en 2019, le Comité national multisectoriel de lutte contre les faux médicaments et le trafic illicite des Produits Pharmaceutiques. Les actions de cette entité ont permis en 2021, d’effecteur 206 saisies et destruction de faux médicaments dont la valeur s’est établie à  4 milliards de F. Soit plus du double de la valeur des saisies effectuées en 2020 qui se montait à 680 millions de Fcfa. Pour le reste, 150 poursuites judiciaires ont été lancées en 2021. Elles ont permis de condamner une dizaine de personnes à des peines de prison avec sursis, et quelques-unes à deux ans de prison ferme, assortis de plusieurs amendes allant de 960 000 F à plus de 2 millions de Fcfa.

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Le ministère de la Santé publique a dévoilé diverses initiatives qu’il a mises en place pour renforcer non seulement la répression contre les vendeurs de faux médicaments, mais également assainir le circuit de distribution du médicament non seulement dans les pharmacies classiques, mais également celles aménagées dans les hôpitaux publics. Premièrement, dans une correspondance adressée aux commandants des Légions de gendarmerie et aux délégués régionaux de la Sûreté nationale répartis dans les 10 régions du pays, Malachie Manaouda, invite ces derniers à «rechercher et saisir systématiquement les médicaments détenus et vendus hors pharmacie et arrêter les auteurs et détenteurs dans ressorts respectifs de compétences, en vue de les traduire devant la justice conformément à la loi », peut-on lire dans ce manifeste daté du 21 octobre 2022.En outre, dans les pharmacies des formations sanitaires publiques, seuls les détenteurs d’un certificat de bonnes pratiques, peuvent désormais y distribuer des médicaments en gros, conformément à une circulaire publiée en juillet 2022.

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Pour les exercices suivants le ministère de la Santé publique  annonce la mise en place d’une Agence nationale du médicament au Cameroun, la mise en œuvre des termes d’une convention de collaboration avec l’Association des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) pour la fermeture des boutiques et vente des médicaments et aussi, l’inscription dans le cahier de charges, des agents responsables de lutter contre l’occupation anarchique de la voie publique. Tout comme la relance du processus de signature et de ratification de la convention «médicrime», qui met en exergue les aspects de crimes pharmaceutiques et les risques pour la santé, s’agissant de la contrefaçon.

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