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Métallurgie-sidérurgie : les producteurs locaux vont en guerre contre les importations de fer à béton

Les pionniers du secteur, Prometal, les Aciéries du Cameroun et Metafrique, appellent le gouvernement à prendre des mesures pour protéger la production locale, précisément en rendant effective l’interdiction des importations. Ce d’autant plus qu’ils revendiquent une production annuelle de fer de 260.000 tonnes, alors que la demande nationale se chiffre à 180.000 tonnes. Ils réclament aussi l’instauration d’un quota de matériaux locaux en fer dans les projets d’infrastructures financée par l’Etat.

Les opérateurs du secteur de la métallurgie-sidérurgie sont de nouveau en guerre contre les importations du fer à béton. D’après nos confrères d’ « Investir au Cameroun », dans un mémorandum adressé au mois de mai dernier au premier ministre chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute, les pionniers du secteur à savoir Prometal, les Aciéries du Cameroun et Metafrique, appellent le gouvernement à veiller à la stricte application de la mesure d’interdiction de ce matériau, alors même que les autorisations spéciales d’importations émergent depuis quelques temps au grand dam des producteurs locaux. En effet, dans une correspondance adressée le 31 mai 2016 au ministre des Finances (Alamine Ousmane Mey à l’époque), par le secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda faisait savoir à celui-ci que « le Premier ministre, chef du gouvernement, demande (…) de suspendre jusqu’à nouvel ordre les importations du fer à béton au Cameroun, dans le but de protéger la production locale ».

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Cette mesure est toujours d’actualité car elle n’a jamais été levée. Et pourtant on a encore assisté à des importations de fer à béton pas plus tard qu’en fin d’année dernière. Une cargaison de plus de 7300 tonnes de fer à béton avait été importée illégalement par la société chinoise CHEC, dans le cadre de la deuxième phase de construction du port en eau profonde de Kribi, et avait fait l’objet de saisie par les autorités gouvernementales. C’est en cela que dans leur mémorandum, les opérateurs du secteur des aciéries plaident également pour que le gouvernement leur accorde des quotas sur la livraison du fer à béton aux entreprises des BTP qui réalisent des travaux financés par l’Etat. Ils réclament aussi l’instauration des incitations fiscalo-douanières à prendre en compte dans la loi des finances 2022, à l’effet d’encourager la production locale, et surtout de restreindre les importations de ce matériau de construction.

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La filière métallurgie-sidérurgie est pourtant porteuse de promesses. Elle revendique une production annuelle évaluée à 260.000 tonnes, et peut se gargariser d’être l’une des rares filières du pays à satisfaire la demande locale qui se chiffre à 180.000 tonnes de fer à béton par an. Il va sans dire qu’elle produit au minimum 80.000 tonnes en réserves potentiellement exportables. La production locale devrait s’accroitre en 2021 avec 100.000 tonnes supplémentaires, grâce à  la mise en service d’une nouvelle usine par le leader du marché camerounais, Prometal, dans la zone industrielle de Douala-Bassa. Il s’agira de l’usine de transformation du fer la plus moderne et la plus diversifiée d’Afrique subsaharienne, avec des coûts d’investissement évalués à 40 milliards de F.

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