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Moh Sylvester : « Les titres publics du Cameroun sont plus rentables que les dépôts à terme »

Le directeur Général du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire au ministère des Finances était à Douala pour sensibiliser les investisseurs au moment où le pays envisage lever jusquà 450 milliards sur le marché en 2023. Moh Tangongho Sylvester plaide pour un élargissement de la base des investisseurs et invite les banques locales à accompagner davantage l'État dans ses opérations.

La courbe des taux sur les BTA du Cameroun est en forte croissance depuis quelques années. Quelle incidence sur la trésorerie ?

La conséquence c’est que nous payons beaucoup plus d’intérêts que par le passé. C’est un fait que nous observons depuis janvier 2022. Ce qui fait que nous avons été dans l’obligation à un moment donné de financer le remboursement des BTA par nos ressources propres et je crois que ça participe aussi de la résilience de notre économie. Nous essayons aujourd’hui d’expliquer aux SVT qu’ils ont le devoir d’accompagner notre État puisque la plupart de ces banques sont installées au Cameroun. Il n’est pas question que vous laissiez les titres du Cameroun pour aller chercher des titres avec des taux plus élevés dans d’autres pays alors que vous bénéficiez environnement économique favorable sur place.  C‘est important pour la soutenabilité même du marché que nous sommes en train de construire.

Lire aussi : Financements : Comment le Cameroun va se déployer sur le marché des capitaux en 2023

Comment donc développer ce marché secondaire pour réduire l’exposition des banques qui, principaux détenteurs de l’encours, vous appliquent des taux élevés ?

Chaque acteur a son rôle à jouer. Au niveau de la BEAC, la plateforme technique visant à vivifier le marché secondaire est en train d’être finalisé. Aussi, la banque centrale travaille à mettre en place une règlementation qui oblige les banques à pouvoir céder ces titres sur le secondaire. Au niveau du Trésor nous ne pouvons qu’accentuer la sensibilisation comme nous le faisons déjà. Il y’a des gens qui ne savent même pas qu’ils peuvent participer aux émissions du Trésor. Et on a l’impression qu’on leur cache l’information car les titres publics sont plus rentables que les dépôts à terme qui ont des taux de rendement de 3% alors que nos OTA vont jusqu’à 7% par an net d’impôts.

Lire aussi : Politique monétaire : comment le marché des titres publics de la BEAC réduit la surliquidité bancaire dans la Cemac

L’opérationnalisation du Compte Unique du trésor(CUT) au niveau du Cameroun ne va-t-il pas fragiliser notre marché ?

Ce que je peux vous dire c’est que c’est une réforme que nous menons avec les banques. La plateforme technique est en train d’être finalisée au niveau de la BEAC et les premiers tests sont en train d’être faits. Les banquiers sont au fait de ces avancements car le ministre des finances leur a adressé des correspondances leur demandant de proposer un échéancier de rapatriement des ressources publiques. Pour l’instant la plateforme technique n’est pas encore prête mais le moment venu, nous allons tenir compte des difficultés que pourraient rencontrer les banques. C’est important pour nous que CUT soit opérationnel car il nous permettra d’assainir nos finances. Par exemple, nous pourrons mieux accélérer le remboursement des arriérés de l’État que les prestataires vont ensuite reverser dans les caisses des banques. 

Il n’est pas question que vous laissiez les titres du Cameroun pour aller chercher des titres avec des taux plus élevés dans d’autres pays alors que vous bénéficiez environnement économique favorable sur place.

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