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Mois de ramadan : alerte sur la disponibilité des produits de grande consommation

Il s’agit de la farine de blé, l’huile végétale, le sucre et du riz. Malheureusement, les chamboulements observés dans les chaines d’approvisionnement de ces produits depuis le déclenchement de la crise ukrainienne ont considérablement réduit l’offre au détriment de la demande qui est sans cesse croissante. Donnant lieu à une spéculation de tous les instants.

Farine de blé

Le groupement industriel des meuniers du Cameroun (Gimc) est particulièrement menacé par la crise inflationniste qui sévit dans le monde depuis le second semestre 2021. Le Cameroun, grand consommateur du blé russe n’en est pas exempté. Si on se réfère à une base annuelle des importations de 2021, la consommation mensuelle moyenne tourne autour de 75 à 80.000 tonnes.

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Pour ce qui est de la disponibilité de la farine de blé pour le compte du mois d’Avril 2022, « elle est commandée 45 jours avant la livraison. Mais du fait que les origines russo-ukrainiennes aient débarqué avant le 24 février 2022, nous espérons que la farine soit produite et mise à disposition des clients en cette période de ramadan » explique Alfred Momo Ebongué, secrétaire général du Gimc.

Dans les ménages, la situation se complique davantage. « Tout est devenu cher. Les années précédentes, j’achetais le sac de farine de 50 kg à 19.000 Fcfa et maintenant il n’est disponible qu’à 25.000, voire 26.000 FCFA. Pendant le mois de ramadan j’utilise beaucoup la farine de blé pour faire des beignets mais avec cette tendance, je pense que j’opterais pour le riz » indique Ramatou, ménagère.

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Au sujet de l’importation du blé au Cameroun, le marché des produits dérivés est pris en otage depuis quelque temps par un bras de fer entre le gouvernement et les industries meunières. Du côté des meuniers, la structure des cours du blé constitue un handicap dans la mesure où le prix Free on board (FOB) de la tonne de blé russe se négocie autour de 480 dollars, soit 600 dollars la tonne rendue au port de Douala (prix coût- assurance-fret)

Riz

Consommé dans la bouillie, les beignets et même comme principal complément, le riz est un produit indispensable pendant le mois de ramadan. Sur les étals, le prix du sac de riz de 25 kg varie entre 10 et 12 000 FCFA tandis que celui de 50 kg oscille entre 18 500 et 28 000 FCFA. Pendant la semaine du début du mois de ramadan, les marchands ont enregistré un pic de la demande de l’ordre de 30%. Au quartier Briqueterie à Yaoundé par exemple, Soufianou Bello, commerçant, a stocké une marge d’environ 65% de sac de riz pour approvisionner sa clientèle, soit 60 sacs de 25kg et une trentaine de sacs de 50kg.

Alors que la demande nationale de riz est estimée à 1,3 million de tonne par an, le pays n’a importé au cours des six premiers mois de l’année 2021 qu’une cargaison totale de 319 330 tonnes de riz, comparée à la production nationale de riz pendant la même période qui est toujours à la traîne. Soit 217280 tonnes de riz produit au Cameroun en 2021.

Sucre

La crise inflationniste qui sévit au Cameroun a également atteint la société sucrière du Cameroun (Sosucam). L’on se rappelle qu’en date du 14 mars 2022, la Sosucam a revu le prix du sac de 50 kg de sucre blond. Actuellement, ce sac coûte 29 800 FCFA dans les trois régions de la partie septentrionale du pays et à Yaoundé, il ne s’offre qu’à 28 750 FCFA. Avant cette inflation galopante, le prix stagnait à 27 750 FCFA. Une situation qui met dos au mur les consommateurs. En cette période de siyam, les musulmans ne s’en servent pas seulement pour la consommation mais aussi pour l’aumône communément appelé « Sadaka ». Rappelons qu’en 2021, la Sosucam a mis à disposition de la communauté musulmane, un stock de 55 000 tonnes de sucres pour assurer le mois de ramadan.

L’huile

Au cours d’une rencontre le 18 mars 2022 à la primature, les opérateurs de la filière des oléagineux ont plaidé pour une augmentation en double des prix sur certaines gammes d’huiles végétales. Le groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) a donc sollicité du gouvernement une augmentation du prix final du litre d’huile de palme raffinée à 2040 FCFA. Pour l’heure, le prix d’un litre d’huile raffinée qui coûtait il y a peu 1150 FCFA varie entre 1300 et 1500 et la demande de l’huile pendant cette période du jeûne est de 45 à 50%.

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