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Notation financière : l’exposition de UBA Cameroon sur l’État inquiète Fitch

United Bank for Africa Cameroon a tissé des liens solides avec les entreprises publiques, liens qui se matérialisent sur son portefeuille de prêts et qui pourraient lui être préjudiciables en cas de défaut.

Dans une récente évaluation Fitch Ratings a maintenu à « B-» la notation de défaut d’émetteur à long terme (IDR) de UBA Cameroon SA (UBA CAM) assortie d’une perspective stable grâce à sa « force intrinsèque » et le soutien potentiel de la banque mère. La note attribuée à la franchise camerounaise du nigérian UBA se trouve dans la catégorie « très spéculatif », 7 crans au-dessus du défaut de paiement. Elle reflète « le faible profil de risque et la qualité des actifs de la banque, sa capitalisation modérée, sa franchise modeste et son modèle commercial concentré », note l’agence.

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Tout en déplorant l’environnement dans lequel évolue la banque, Fitch note qu’elle est de loin la plus grande filiale notée du groupe UBA en termes d’actifs et la 2e en termes de prêts (5% des prêts du groupe UBA). Toutefois, UBA CAM reste très fragile du fait de son exposition sur le secteur public. « Les 20 prêts les plus importants représentaient 75 % du total à la fin du 3T22. Il s’agit notamment d’expositions importantes au secteur public souvent en difficulté » peut-on lire. Sans donner de précisions, Fitch note que UBA Cameroon est « fortement exposée aux titres publics émis par des souverains faibles de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale que nous considérons comme à haut risque ». En quinze années d’implantation au Cameroun, United Bank for Africa Cameroon a surtout tissé des liens solides avec les entreprises publiques, liens basés sur une relation de confiance. Elle est, à fin juillet 2022, la deuxième banque la plus prêteuse aux entreprises publiques juste derrière Banque Atlantique Cameroun, avec un volume de crédits de 101,1 milliards de FCFA. 

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Dans cette situation, tout défaut de paiement obligerait la banque à disposer d’une marge de manœuvre limitée au-dessus des exigences réglementaires minimales en matière de capital ce qui conduirait l’agence à rétrograder au niveau inférieur. Par contre, une exposition moindre aux souverains à haut risque et une mise à niveau de la maison mère devraient conduire à une action contraire de l’agence.

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Le cas UBA est en réalité celui de tout le secteur bancaire camerounais qui prête facilement à l’Etat qu’aux entreprises privées et fait preuve d’un dynamisme particulier sur le marché des titres publics.

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