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Opération financière: l’Etat prépare une obligation du trésor de 20 milliards

Cette Obligation du trésor assimilable (OTA), d’une maturité de plus d’un an, servira à régler des tensions de trésorerie auxquelles fait face le trésor public.

Une Obligation du trésor assimilable (OTA) se prépare actuellement même si l’organisation au niveau du ministère des Finances se veut discrète. Mais des sources fiables indiquent l’Etat du Cameroun va tenter de lever localement un montant de 20 milliards de FCFA. Ceci pour régler des tensions de trésorerie auxquelles fait face le Trésor public.


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«Depuis plusieurs mois des factures sont en instance de paiement au niveau de du Trésor, mais elles ne sont pas réglées faute d’argent. Raison pour laquelle, cette OTA sera lancée sous peu », renseigne une source crédible proche du dossier. La même source indique que, plusieurs banques locales ont déjà été approchées pour boucler cette opération financière dont, Afriland  First Bank ou encore SCB.

L’une des curiosités de cette opération est que le Cameroun a rarement fait usage, localement d’une OTA qui est un titre de créance d’une maturité de plus d’un an

L’une des curiosités de cette opération est que le Cameroun a rarement fait usage, localement d’une OTA qui est un titre de créance d’une maturité de plus d’un an. Contrairement aux bons du Trésor assimilables d’une maturité plus courte et plus prisée même au plan sous régional. A preuve, dans la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), le volume des émissions a augmenté de 67,9 % pour s’établir à 1 497,9 milliards FCFA, à la faveur de 154 appels d’offres sur bons et obligations du Trésor assimilables, dont 1 413,2 milliards de FCFA en bons du Trésor assimilables (BTA) et 84,7 milliards FCFA en Obligations du Trésor assimilables (OTA).


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Sur le compartiment BTA, le Trésor public gabonais a été le plus actif avec 42,0 % du volume total émis, soit 588,2 milliards FCFA, entre le 31 octobre 2017 et le 31 octobre 2018. Le Tchad vient en seconde position avec 338,1 milliards FCFA, toujours dans le compartiment BTA. Le troisième, c’est le Cameroun avec une émission de 294 milliards FCFA. La Guinée équatoriale s’en sort avec 107 milliards. Le Congo, avec 61,4 milliards. Et la République centrafricaine, avec 24,5 milliards.

L’autre curiosité de l’OTA que s’apprête à lancer le Cameroun est l’usage des 20 milliards qui devraient servir au fonctionnement de l’Etat. Et pourtant, pour l’exercice 2019, la direction générale du Trésor indique que, l’Etat envisage d’émettre des titres publics pour un montant de 260 milliards de FCFA destiné au « financement des projets prioritaires ». Et le Trésor d’ajouter : « Il convient de souligner que la gestion efficace de la trésorerie de l’Etat à travers le Plan de Trésorerie (PT), ne peut être optimale que si tous les acteurs dans la chaine d’exécution du budget de l’Etat respectent les règles et procédures budgétaires et comptables ». C’est donc à se demander si le Cameroun va respecter l’usage originel de l’OTA en cours de préparation.


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Le Tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat (Tofe), publié par le ministère camerounais des Finances, révèle que le gouvernement fera recours à des financements bancaires d’un montant de 65 milliards de FCFA, au cours de l’exercice budgétaire 2019. Le même montant sera levé auprès des banques locales chaque année, jusqu’en 2021, portant l’enveloppe totale des financements bancaires de l’Etat camerounais, à 195 milliards de FCFA, sur une période de 3 ans (2019-2021).

A l’observation, à la faveur de la diversification des sources de financement du budget de l’Etat, avec le lancement du premier emprunt obligataire par le Trésor public camerounais en 2011, puis l’ouverture du marché des titres de la BEAC, la même année ; les banques jouent un rôle de plus en plus capital dans le financement des activités de l’Etat au Cameroun.

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