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Paiement des arrières aux enseignants : le ministère des Finances va procéder à des coupes budgétaires

Selon Louis Paul Motaze, le chef de ce département ministériel, il va devoir procéder à des coupes dans les enveloppes budgétaires allouées à certains ministères, pour apurer les arriérés dus aux enseignants.

Les ministres de la Communication, des Enseignements secondaires de l’Education de base, de la Fonction Publique et des Finances, ont tenu une conférence de presse, jeudi 10 mars 2022. L’objectif assigné à ce rendez-vous avec la presse, était d’apporter des éclaircissements concernant les solutions apportées par le président de la République, aux revendications formulées par les enseignants. Si l’on se réfère aux informations véhiculées par le ministre de la Communication (Mincom) et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, l’Etat du Cameroun va débourser au courant de cette année, plus de 50 milliards de FCFA pour apurer une partie des arriérés dus aux enseignants du secondaire. Dans le détail, 17, 6 milliards de FCFA vont être mis à contribution pour le paiement des indemnités de non logement «aux 5289 personnels du ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celles liées à l’intégration partielle des 20 449 personnels de ce même département ministériel, pris en charge aux 2/3, soit 1,759 milliard par an», indique le Mincom. Une autre enveloppe d’un montant de 28 milliards de FCFA sera également mobilisée cette fois, pour le paiement partiel des rappels induits par la mise en œuvre des deux mesures sus-évoquées. Le reste, soit 31,9 milliards de FCFA, sera payé au courant de l’année prochaine. A cela il faut ajouter la somme de 2,7 milliards de FCFA, dont Paul Biya a ordonné le décaissement immédiat le 9 mars dernier, afin de payer les arriérés dus aux enseignants mobilisés dans le cadre de la correction des examens officiels organisés par l’OBC au titre des sessions de Juin 2020 et 2021.

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Cette conjoncture particulière a amené le gouvernement à prendre des mesures extrêmes pour tenter d’enrayer le mouvement de grève qui paralyse l’enseignement secondaire depuis plus de 3 semaines. Si l’on s’en tient aux dernières informations relayées par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le gouvernement va mettre en branle la prérogative de la régulation budgétaire qui incombe au seul argentier national. « Le ministre des Finances a un pouvoir que l’on appelle, le pouvoir de régulation budgétaire. C’est un pouvoir qu’il utilise souvent au détriment de ses collègues membres du gouvernement. C’est-à-dire que lorsque des décisions importantes sont prises et qui ont une conséquence budgétaire et financière. Le ministre des Finances régule. C’est-à-dire qu’il voit où il peut trouver l’argent. On peut trouver l’argent de deux façons. Soit parce qu’on accroit les recettes, soit parce qu’on diminue les dépenses. Soit parce qu’on fait les deux. C’est ce que nous allons faire […].Le ministre des Finances sera obligé de couper par ci et par là», a déclaré Louis Paul Motaze, alors qu’il répondait à une interrogation sur la provenance des fonds qui vont servir à solder les sommes dues aux enseignants. Le Minfi a également évoqué la possibilité de mettre à contribution les fonds récemment acquis par le Cameroun sur le marché financier national. « La semaine dernière nous avons levé sur le marché national un certain nombre de ressources, qui vont nous aider à faire face à toutes ces dépenses», a-t-il révélé.

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Les premières dettes vont être payées avant la fin du mois de mars en cours. « On va positionner dès la fin de ce mois de mars, c’est-à-dire dans deux semaines, l’indemnité de non logement aux enseignants qui en réclamaient et payer également l’intégralité du salaire aux enseignants qui ne bénéficiaient jusqu’ici que du 2/3 de leur salaire. On va également évaluer les arriérés liés aux deux premières mesures et de les apurer à partir du mois de mai. La dette imputable à ces deux éléments s’évalue à 59,9 milliards qui va être apurée à partir du mois de juin à raison de 3,5 milliards de FCFA par mois » a détaillé Robert Simo Kegne, directeur de la dépense des personnels et des pensions au ministère des Finances.

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