Opinions

Par Dieudonne Essomba
-La Sécession armée est née le jour où le Chef de l’Etat a déclaré que la « forme de l’Etat est non-négociable »

En envoyant son Premier Ministre dans la Zone Anglophone proposer le dialogue sur tous les thèmes en dehors de la Sécession, le Président Biya a dérouté tous les intégristes !

D’abord les va-t-en -guerre de son propre camp, totalement incapables de comprendre les enjeux et dont la folie conduisait le pays dans l’épouvante et l’horreur ! Face à des faits concrets, face à des tragiques réalités humaines, face aux menaces qui s’amoncelaient sur la tête du Cameroun avec l’internationalisation du conflit, ce groupuscule obtus a continué à opposer des principes stériles et sanguinaires tirés de livres de philosophie et de droit étrangers.

En effet, toute Sécession se nourrit du centralisme qui lui permet de justifier son combat. La Sécession armée est née le jour où le Chef de l’Etat a déclaré que la « forme de l’Etat est non-négociable ».

Les plus obtus évoquaient comme des perroquets la Guerre de sécession américaine pour justifier des massacres, en oubliant les guerres qui ont conduit à des Sécessions réelles sur le territoire africain, comme l’Erythrée, le Soudan du Sud, ou le Somaliland qui doivent plutôt nous inspirer, parce qu’il s’agit des répliques exactes du Cameroun : ce sont des pays nés fédéraux, mais dont les dirigeants ont malencontreusement supprimé lé Fédération, soi-disant pour réaliser l’unité nationale. Le Cameroun qui avait suivi le même parcours ne pouvait pas échapper au même destin.

C’était l’évidence même et le Président Biya a eu raison d’arrêter cette machine infernale.

Le second groupe que le Président Biya a lobé est, naturellement, la Sécession dont la pire crainte était l’évolution de la position du Gouvernement vers le fédéralisme. En effet, toute Sécession se nourrit du centralisme qui lui permet de justifier son combat. La Sécession armée est née le jour où le Chef de l’Etat a déclaré que la « forme de l’Etat est non-négociable ».

Secrètement, les Chefs Sécessionnistes se félicitaient de l’entêtement du Gouvernement et surtout, de sa logique suicidaire d’affaiblissement des Fédéralistes. Car il faut le dire, si les Fédéralistes sont des adversaires politiques des Unitaristes, ils sont les pires ennemies des Sécessionnistes qui les détestent comme des serpents venimeux

Les Sécessionnistes, qui avaient évolué de manière larvaire jusque-là y trouvèrent fortuitement le plus puissant argument de persuasion à leur cause. Ils n’avaient alors qu’à dire aux Anglophones : « Vous voyez ce que nous vous disions ? Nous sommes venus à ces gens comme un Etat autonome, maintenant, nous n’existons plus ! Ils nous ont totalement absorbés, nous ne sommes plus rien ! Nous avons été digérés, assimilés, anéantis ! »

Un discours inaudible jusque-là a trouvé des oreilles très attentives, poussant les jeunes Anglophones à engager férocement ce qu’ils appellent une « guerre de libération ».

Secrètement, les Chefs Sécessionnistes se félicitaient de l’entêtement du Gouvernement et surtout, de sa logique suicidaire d’affaiblissement des Fédéralistes. Car il faut le dire, si les Fédéralistes sont des adversaires politiques des Unitaristes, ils sont les pires ennemies des Sécessionnistes qui les détestent comme des serpents venimeux. De fait, le Fédéralisme épuise l’attractivité de la Sécession, car de manière anthropologique, les peuples préfèrent une autonomie fédérale qui présente l’avantage de leur donner une grande marge de manœuvre pour résoudre leurs propres problèmes tout en déléguant certaines dépenses trop lourdes à une entité supérieure.

Le dernier groupe que Biya a dérouté est formé d’opportunistes qui ont espéré prendre le pouvoir en profitant de la situation, pour faire du Biya à la place de Biya

En ouvrant la possibilité de discuter de la forme de l’Etat, le Président Biya a assené un coup très dur au belliqueux AYABA CHO et ses bandes impétueuses et acharnées.

Cette position du Chef de l’Etat est en réalité plus efficace contre la Sécession que les armes ! Elle remet en selle les pires ennemis de la Sécession, les Fédéralistes qui éprouvent toujours leur amour du Cameroun, même s‘ils n’adhèrent pas à l’idéologique unitariste qui n’a d’ailleurs aucun fondement ni économique, ni sociologique, ni anthropologique, ni politique.

Le dernier groupe que Biya a dérouté est formé d’opportunistes qui ont espéré prendre le pouvoir en profitant de la situation, pour faire du Biya à la place de Biya. Dans ce lot se détache le MRC de Kamto qui a tenté de fusionner sa fausse cause perdue de « victoire volée » avec le problème anglophone.

En rappel, le MRC fut créé par un ramassis d’intellectuels opportunistes comme instrument de négociation des strapontins auprès du régime de Biya. En s’en appropriant, le sieur Kamto a dévoyé cet objectif ignoble en le remplaçant par un objectif plus ignoble encore, celui de prendre le pouvoir sur des bases tribales en surfant sur les rêves et les frustrations de sa Communauté qu’il croyait suffisamment nombreuse et puissante pour en imposer aux autres et basculer l’élection en sa faveur.

Mal lui a pris !

C’est un imposteur qui a tenté de jouer sur l’affectivité communautariste et l’escroquerie intellectuelle. Son programme est un bric-à-brac de projets messianistes, sans la moindre prise avec les enjeux stratégiques du Cameroun. Rien sur la forme de l’Etat, rien sur la monnaie, rien sur les stratégies économiques avec l’extérieur !

Toujours fuyant, opportuniste et sournois, il voulait manger à tous les râteliers politiques, promettait tout et son contraire, uniquement tétanisé, obnubilé par le pouvoir d’Etat !

Nous devons retrouver la paix et pour cela, il est nécessaire d’intégrer de manière définitive et irréversible que l’Etat unitaire, c’est terminé au Cameroun. Il ne faut pas tenter de le sauver, car c’est le terme « unitaire » qui est lui-même le carburant de la guerre.

Maintenant que les choses se précisent et que le Cameroun va à la Fédération, cette racaille a intérêt à se tenir tranquille ! Ils doivent mettre fin à leurs provocations permanentes et leurs marches de défi permanent, et comprendre définitivement que leur comédie est totalement passée de mode et qu’ils ont cessé d’être amusants !

Lors de son discours de fin d’année, le Chef de l’Etat a dit : « Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance. ». Effectivement, ce septennat sera fondamental ! Il signera une rupture définitive dans le cours du Cameroun et pour la refondation de notre pays. Nous devons retrouver la paix et pour cela, il est nécessaire d’intégrer de manière définitive et irréversible que l’Etat unitaire, c’est terminé au Cameroun. Il ne faut pas tenter de le sauver, car c’est le terme « unitaire » qui est lui-même le carburant de la guerre. Tant que ce mot figure dans la constitution, la Sécession ne désarmera pas et l’Armée Nationale n’en viendra jamais à bout.

Nous pouvons indéfiniment empêcher la Sécession, mais nous n’avons pas les moyens politiques, économiques, financiers diplomatiques et stratégiques pour en venir à bout par des moyens militaires. Cette sécession va nous épuiser et nous mettre à genoux et le seul moyen d’en sortir, c’est de l’étrangler en allant à la Fédération. Mais aller à la Fédération ne signifie pas la révocation des choix de l’unité nationale qui avaient été faits, ni l’échec de l’Etat unitaire. Il suffit de constater que l’Etat unitaire a joué son rôle historique puisqu’il a permis d’asseoir une vision opérationnelle de l‘unité nationale et la mise en place des bases d’une infrastructure économique relativement solide.

Mais il a fait son temps et comme tout instrument obsolète, il est devenu dangereux pour l‘unité nationale qu’il a pu fabriquer. Il a développé une compétition intercommunautaire explosive sur les avantages publics que sont :
– les emplois publics, avec les récriminations qui apparaissent à tout recrutement ;
-les positions de pouvoir, avec ces réclamations incessantes de postes de Ministres, ces batailles incessantes sur fond communautaire sur des postes électifs ;
-les infrastructures collectives
-les rentes de situation (marchés publics, licences, subventions, etc.)

On ne peut pas continuer avec un tel modèle, lorsqu’on voit les prémices de ce qui risque se passer pour le poste de prochain Président qui va se jouer à la machette si son pouvoir monstrueux est maintenu. Il est absolument nécessaire de l’éparpiller auprès des Etats Régionaux. Du reste, cet Etat unitaire nous a créé une Sécession alors qu’il prétendait l’éviter.

Pour sauver le Cameroun, nous devons changer de perspective et considérer l’Etat unitaire, non pas comme une option définitive, mais comme une solution de transition qui devait nous faire partir d’une Fédération fondée sur des bases coloniales à une Fédération fondée sur des référents autochtones. Et c’est d’ailleurs là le message des Fédéralistes anglophones comme Chief Mukete dont on ne peut soupçonner du moindre anticamerounité, ainsi que de partis comme le SDF.

En réalité, c’est eux qui ont raison !

Allons à la fédération en transformant les Régions actuelle en Etats Fédérés. Faute de quoi nous serons contraints, non pas de bâtir une Fédération à la camerounaise, mais d’aller à une Confédération à 2 Etats qui va définitivement geler la séparation Anglophones/Francophones, annihilant tous les efforts accomplis depuis 1961.

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