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Parlement : les enjeux de la session ordinaire de juin

Les députés reprennent la route de l’hémicycle demain, à l’occasion de la rentrée parlementaire. Plusieurs questions seront au cœur des échanges. La vie chère, les crises sociales ou encore l’avenir du groupe parlementaire dénommé « Union pour le changement » porté par 4 partis politiques de l’opposition.

Les députés de la 10ème législature reprennent le chemin du Palais des congrès de Yaoundé demain, 07 juin 2022. C’est à l’occasion de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale telle que prévue par l’article 3, alinéa 5 du règlement intérieur de la chambre basse du parlement. L’arrêté y afférent a été signé le 31 mai 2022 par le président de l’Assemblée nationale du Cameroun, l’honorable Cavaye Yeguie Djibril. Cette session, comme celle du mois de mars, intervient dans un contexte social tendu. Pendant 30 jours, durée maximale, les élus du peuple vont être amenés à examiner plusieurs sujets préoccupants parmi lesquels : la vie chère, les tensions sociales…

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Depuis plus de 3 mois, l’économie mondiale est frappée de plein fouet par la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine. Ces tensions aux conséquences irréversibles, ont un impact soutenu sur le pouvoir d’achat des camerounais. La baquette de pain par exemple est passée de 150 Fcfa à 200 Fcfa voire plus car le blé vaut désormais de l’or sur le marché international. La crise a réduit les importations car selon une étude rendue publique en août 2021 par le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) camerounaise, le Cameroun a importé 860 000 tonnes de blé de la Russie, du Canada, de la France, et des Etats-Unis en 2020 pour 150 milliards. Aujourd’hui, le pays est à 800 000 tonnes d’importation. L’impact des solutions envisagées par le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Gabriel Mbairobe, ne sont pas encore perceptible. Le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall, est d’ailleurs allé plaider la cause du continent auprès de la Russie afin de voir dans quelle mesure faciliter le transport des céréales.

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Dans son discours de clôture de la session de mars dernier, le président de l’Assemblée nationale (Pan) invitait le gouvernement, face à la hausse des prix sur les marchés, à mettre en œuvre des stratégies pour rendre accessibles les produits de grandes consommations à des prix justes pour tous. Il sera donc question d’apprécier les efforts du gouvernement dans ce sens dans les prochains jours à l’hémicycle. En attendant de voir la situation revenir à la normale, les usagers subissent et continuent de payer plus cher.

Au-delà de cette question de la cherté de la vie, la question foncière avec au cœur ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui « l’affaire Dikoko » va meubler les débats. Si les travaux sur le site ont été suspendus question d’y voir plus clair, au regard des remous, l’affaire pourrait jouer également les prolongations au parlement. Le président de l’Assemblée nationale (Pan) va veiller sur la présence effective des députés pendant les travaux. Lors de la session de mars, le Pan n’avait pas caché sa colère face l’absentéisme des parlementaires.

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La crise dite anglophone pourrait également revenir dans les échanges. Plus de 5 ans après son déclenchement, elle n’a pas encore livré son dernier épisode. On assiste à des attaques sporadiques et des enlèvements. La sénatrice Rdpc, Elizabeth Regina Mundi, avait d’ailleurs été enlevée dans la ville de Bamenda le 30 avril 2022 par des séparatistes. La parlementaire a recouvré sa liberté le 31 mai 2022 grâce à l’intervention de l’armée. Une solution définitive à cette crise reste attendue ; tout comme le sort réservé au groupe parlementaire dénommé : « Union pour le changement ». Initié par quatre partis politiques de l’opposition (Sdf, Ums, Pcrn et Udc), ce dossier a été transmis par la doyenne d’âge au bureau définitif de la chambre basse mis en place lors de la session de mars.

Au regard de ces nombreuses questions sociales et sécuritaires, des camerounais fondent beaucoup d’espoir en cette session qui s’ouvre demain sur les hauteurs du mont Nkol-Nyada.

René Ombala

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