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Partenariats publics-privés : comment le Cameroun bloque l’exécution des projets

Les contrats signés par le Cameroun représentent 3338,4 milliards FCFA. Les projets actifs, cependant, se chiffrent à seulement 491,8 milliards Fcfa depuis 2006. La faute à une maturation insuffisante de ces projets dont la viabilité et la rentabilité financière ne sont pas toujours certaines, selon le Pnud. Un nouveau cadre juridique et institutionnel est en cours d'élaboration.

Le Cameroun élabore en ce moment un nouveau cadre institutionnel des partenariats public-privé (Ppp). Selon le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), Richard Evina Obam, le processus y relatif est suivi dans les différents programmes en cours avec le Fonds monétaire international (Fmi), la Banque mondiale, ainsi qu’au niveau de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ceci, pour une optimisation de ces financements nécessaires pour l’atteinte des objectifs de développement du Cameroun et des pays de la sous-région. En effet, depuis l’élaboration de la règlementation en vigueur sur ce type de contrats, en 2006, et la création en 2008 du Cadre d’appui à la réalisation des contrats de partenariats (Carpa) dont le rôle est d’évaluer la faisabilité des projets en contrat de partenariat, les projets actifs se chiffrent à seulement 491,8 milliards FCFA. Dont 285 milliards Fcfa signés dans le cadre de deux projets avec le ministère des Travaux publics (Mintp). L’un de ces projets, notamment, c’est la construction de 14 péages automatiques par l’entreprise Tollcam, pour un coût des travaux estimés à 36 milliards FCFA.

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Au 31 mars 2022, souligne la CAA, ces PPP actifs représentent à peine 1,9% du Pib du Cameroun, alors que le montant des financements des projets signés sous cette forme de contrats se chiffre à 3338,4 milliards Fcfa, qui représentent plus de la moitié du budget 2022 révisé de l’Etat du Cameroun. Dans un rapport publié en 2020, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) souligne que « les partenariats public-privé qui ont montré leur efficacité sous d’autres cieux, pour le développement des infrastructures, tardent à décoller au Cameroun, et la plupart des grands projets annoncés en grande pompe par le gouvernement pour être réalisés en mode Ppp n’ont jamais vu le jour ». A l’origine de ces contreperformances, explique le Pnud, « une maturation insuffisante de ces projets dont la viabilité et la rentabilité financière ne sont pas toujours certaines ». Le futur cadre juridique et institutionnel pourrait-il donner un coup de fouet à ces contrats ?

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Une bonne brochette de projets importants en PPP ont été élaborés par le Cameroun dans un passé récent. A l’instar du futur chemin de fer reliant Mbalam au port en eaux profondes de Kribi et d’un terminal minéralier dans cet espace portuaire, signé en fin février 2022 entre le Cameroun, le Congo et le consortium partenaire Autsino Resources Group- Bestway Finance LTD, pour un coût de 5400 milliards Fcfa. En juillet 2021, le Port autonome de Douala (Pad) a signé avec un partenaire privé, un accord de financement pour la construction, l’exploitation et la réhabilitation de 10 magasins cales au port de Bonaberi portant sur un montant de 16 milliards Fcfa. Durée du contrat : 25 ans. Le barrage hydroélectrique de Nachtigal, d’une capacité installée de 420 MW, en cours de construction dans la localité de Batchenga (région du Centre) est également le fruit d’un partenariat public- privé. En 2018, l’Etat du Cameroun avait paraphé le contrat y relatif avec Proparco, filiale de l’Agence française de développement (Afd) qui finance le secteur privé en Afrique, en Asie en Amérique latine pour le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de cette ouvrage qui fournira à terme 30% de la production nationale d’électricité.

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