Conjoncture

PER Cemac: l’Afrique centrale sollicite l’aide de la Banque mondiale

Lancé il y a 9 ans, le Programme économique régional 2010/2025 de la Cemac peine à être mis en œuvre. Les 29 programmes et 86 projets contenus dans ce vaste projet sous régional affichent un taux d'exécution décevant de moins de 20 %. Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac a rencontré conséquemment le 9 avril 2019, Jean-Paul Tchatchouang, l'administrateur du Groupe Afrique II de la Banque mondiale.

Après avoir participé à la session du Comité de pilotage du Programme de réforme économique de la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (Pref Cemac) à Douala, le président de la Commission de la Cemac s’est rendu à Washington aux Etats-Unis, où se tenaient les assemblées du printemps annuelles entre le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale (BM).  En marge de cette grande rencontre de ces deux partenaires financiers internationaux, Daniel Ona Ondo a rencontré Jean-Claude Tchatchouang, l’administrateur du Groupe Afrique II de la Banque mondiale.

Sur la table des discussions entre les deux hommes, figurait le sujet sur l’intégration économique en Afrique centrale. Le président de la Commission de la Cemac a fait un plaidoyer en faveur d’un appui de la Banque mondiale dans les domaines spécifiques des échanges commerciaux intra-communautaires et dans la réalisation des infrastructures: « Nos besoins sont énormes et nous avons envie de réaliser des actions palpables. Pour cela, vous devez nous aider à asseoir l’intégration régionale », a-t-il affirmé.

L’autre plaidoyer, un « appel nécessaire », selon Daniel Ona Ondo, portait sur les ressources humaines communautaires et l’exécution du Programme économique régional de la Cemac : « Nous avons besoin des partenaires qui nous accompagnent et nous souhaitons vivement que la Banque mondiale nous assiste, aussi bien pour renforcer les capacités de nos ressources humaines que pour financer les projets contenus dans le Programme économique régional ». Le Per Cemac se décline en 5 axes, 12 objectifs stratégiques, 29 programmes et 86 projets. Il régit le développement économique de la zone Cemac dans son ensemble et présente un agenda d’émergence réparti en trois phases quinquennales entre 2010 et 2025  pour la réalisation de la vision 2025 de la Cemac.

La phase 2010-2015 consiste en la construction des fondements institutionnels de l’émergence. La phase 2016-2020 vise « l’ancrage des piliers de la diversification économique de la Communauté. La phase 2021-2025 a pour but de consolider les phases précédentes ». En d’autres termes, le PER permet, d’une part, d’assurer une bonne articulation entre l’agenda de la Cemac, de ses Etats membres et le secteur privé, et celui des partenaires au développement de la Communauté et, d’autre part, fournit des possibilités de complémentarité entre les interventions des différents bailleurs de fonds au niveau de la Communauté.

La Banque mondiale, à en croire  Jean-Claude Tchatchouang, est disposée à accompagner la Cemac. L’institution financière de Bretton Woods envisage d’ailleurs accroître sa collaboration avec les organisations régionales par un appui des futurs programmes du PER. Pour ce faire, l’administrateur du Groupe Afrique II de la Banque mondiale pose quelques préalables: une feuille de route claire des besoins régionaux, le pragmatisme dans les actions et un catalogue précis des projets intégrateurs à soumettre à la prochaine réunion technique à laquelle assistera le Vice-gouverneur de la Banque mondiale. Daniel Ona Ondo ne rentrera heureusement pas bredouille de Washington. Il obtiendra la promesse de la mise en place par la Banque mondiale  d’une équipe spéciale dédiée à la Cemac. Attendue dans les prochaines semaines, la nomination du chef de cette équipe.

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